Au Japon, la politique reprend ses droits après la
trêve due à la succession impériale. Naruhito à peine
monté sur le trône, le Premier ministre, Shinzo Abe, propose de réviser la Constitution pacifiste de 1947. Le Japon s'y engage à ne plus jamais faire la guerre à quiconque et à ne pas avoir d'armée. Le Japon doit-il se remilitariser ? Les avis sont très partagés.
monté sur le trône, le Premier ministre, Shinzo Abe, propose de réviser la Constitution pacifiste de 1947. Le Japon s'y engage à ne plus jamais faire la guerre à quiconque et à ne pas avoir d'armée. Le Japon doit-il se remilitariser ? Les avis sont très partagés.
De notre correspondant à Tokyo, Bruno Duval
Shinzo Abe veut une armée digne de ce nom et plus seulement des « Forces d'autodéfense ».
Le statut des 250 000 militaires qui les composent fait débat ici
puisque la Constitution interdit au Japon d'avoir des forces armées.
Selon Shinzo Abe, cette polémique est insultante pour les soldats. Leur
légitimité doit donc figurer noir sur blanc dans la Constitution.
« Toucher
à la Constitution, c'est prendre le risque que le Japon connaisse à
nouveau des dérives nationalistes et belliqueuses, comme dans le passé.
Donc c'est ouvrir la boîte de Pandore, à mon avis », nous explique un jeune homme, à qui ce projet ne plaît pas du tout.
« La guerre, je l'ai vécue! »
Beaucoup de personnes âgées sont hostiles à une telle révision. « Shinzo
Abe ne devrait pas jouer comme ça avec la paix. La guerre, moi, je l'ai
vécue quand j'étais gosse : les bombardements de Tokyo, toutes ces
nuits où on devait courir se réfugier dans les abris », se rappelle un octogénaire.
L'électorat nationaliste lui applaudit Shinzo Abe. Il a toujours trouvé ce texte, rédigé sous la dictée de l'occupant américain, humiliant. « La paix ! Les Japonais n'ont que ce mot à la bouche depuis 1947, nous assure ce retraité. Mais
enfin ! Deux dictatures communistes nous menacent: la Chine et la Corée
du Nord. Donc, le Japon n'a pas le choix. Il doit absolument réécrire
sa Constitution. Et se réarmer, c'est-à-dire au minimum doubler le
budget de la Défense. »
Les Japonais devront se prononcer par
référendum. Au vu des sondages, ce référendum s'annonce périlleux pour
le Premier ministre.
Par RFI