Il n'y aura pas de nouvelles négociations. Téhéran s'est montrée très
ferme sur le sujet en rejetant, une
fois de plus, vendredi, l'idée de
nouvelles concertations sur le nucléaire iranien.
Celle-ci avait été évoquée par Emmanuel Macron, mais l'Iran estime
qu'un élargissement de l'accord existant, signé en 2015, signerait son
échec.
"Nous voulons être sûrs qu'ils n'obtiennent pas l'arme
nucléaire", a déclaré le président français à l'occasion d'une rencontre
avec le président américain Donald Trump,
ajoutant que "nous avions un instrument jusqu'en 2025", en référence à
ce que prévoyait l'accord conclu en 2015 à Vienne entre l'Iran et six
puissances.
Téhéran a accepté de brider son programme nucléaire et
s'est engagé à ne jamais chercher à se doter de la bombe atomique,
obtenant en échange la levée d'une partie des sanctions économiques
internationales. Les Etats-Unis se sont unilatéralement retirés de cet accord en mai 2018.
Emmanuel Macron
tente de longue date de vendre l'idée d'un nouvel accord qui viendrait
élargir la base de l'accord existant en intégrant notamment des éléments
limitant l'activité balistique de Téhéran. Washington aussi souhaite
que cette activité soit davantage contrôlée.
Téhéran lance un ultimatum
"Le
fait de soulever des questions en dehors du JCPOA (accord nucléaire) ne
contribue pas à la sauvegarde du JCPOA mais augmentera au contraire la
méfiance des (Etats) toujours parties" à l'accord, a déclaré le
porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Abbas Moussavi, dans un
communiqué publié sur le site de son ministère.
Pour Abbas
Moussavi, les pays européens parties à l'accord (la France, le
Royaume-Uni et l'Allemagne), ont été "incapables d'agir selon leurs
engagements". Ces trois pays appellent à sauver l'accord nucléaire
malgré le retrait de Washington.
L'Iran leur a lancé le 8 mai un
ultimatum pour sortir de leur isolement les secteurs pétrolier et
financier iraniens, visés par les sanctions américaines. Téhéran a aussi
annoncé s'affranchir de deux de ses engagements pris au titre de
l'accord nucléaire.
Le fait d'élargir l'accord "aiderait seulement
l'Amérique à se rapprocher de son objectif, qui est l'effondrement du
JCPOA", a affirmé Abbas Moussavi.
Les relations diplomatiques rompues depuis 1980
Selon le Washington Times, le
secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a demandé vendredi à ce que
l'Iran replace son programme balistique dans les limites imposées par la
résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a entériné
l'accord nucléaire.
Pour le chef de la diplomatie iranienne
Mohammad Javad Zarif, les Etats-Unis ne sont "pas en position" de faire
référence à ce que prévoit cette résolution sur les activités
balistiques iraniennes, dans la mesure où ils l'ont violée en se
retirant unilatéralement de l'accord.
La résolution 2231 appelle l'Iran "à n'entreprendre aucune activité
liée à des missiles balistiques CONÇUS pour pouvoir lancer des armes
NUCLÉAIRES", a-t-il écrit sur Twitter, ajoutant que "nos missiles ne
sont pas "conçus" pour la bombe nucléaire, que nous ne développons pas".
L'Iran
et les Etats-Unis n'entretiennent plus de relations diplomatiques
depuis 1980 et leurs rapports se sont envenimés après l'arrivée au
pouvoir du président Trump.
Par lexpress.fr