Au Soudan, le président déchu Omar el-Béchir a été déféré dimanche 16 juin au parquet en charge des affaires de corruption à Khartoum. Il n'avait pas fait d'apparition publique depuis sa destitution, le 11 avril.
Extrait de sa prison pour l'occasion, Omar el-Béchir
est apparu dimanche devant les locaux du parquet vêtu d'une
traditionnelle jellaba blanche, turban autour de la tête, escorté par un
important convoi militaire.
L'Agence France-Presse évoque « plusieurs véhicules » et des « membres des forces de sécurité lourdement armés ».
Une fois sur place, le dirigeant déchu a été « informé des accusations qui pèsent contre lui » :
corruption, possession illégale de devises étrangères et réception
illégale de cadeaux, explique Aladdin Dafallah, un responsable du
parquet, cité par l'AFP.
Omar el-Béchir n'avait pas été vu en
public depuis son éviction du pouvoir le 11 avril. Cette comparution
n'est que la première étape d'un long processus judiciaire.
D'après
le procureur général, l'ancien chef de l'État devra également
s'expliquer au sujet de suspicions de blanchiment d'argent et de
financement du terrorisme. Il devra enfin répondre du meurtre de
plusieurs manifestants lors de la répression de la contestation
populaire, ces derniers mois. Le 22 février, son régime avait notamment
tenté d'étouffer le mouvement en décrétant l'état d'urgence. Sans
succès.
Omar el-Béchir est également poursuivi par la Cour pénale
internationale. La CPI l'accuse de crimes de génocide, crimes contre
l'humanité et crimes de guerre pour le conflit au Darfour. Un conflit
qui a fait près de 300 000 morts, selon les Nations unies. Mais les
nouvelles autorités militaires soudanaises n'ont pour l'instant aucune
intention de le livrer à la justice internationale.