
L'opposition guinéenne a durci le ton lundi 23 décembre en annonçant qu'elle boycottera les législatives du 16 février, et même qu'elle « empêchera » leur tenue, si certaines conditions ne sont pas réunies dont un recensement correct et intégral du corps électoral ainsi que le remplacement du président de la Céni, la Commission électorale, entre autres.
Dénonçant une « mascarade électorale en cours de préparation », l'opposition guinéenne dans son entièreté a décidé de ne pas aller aux élections législatives prévues le 16 février prochain parce que, estime-t-elle, « l'enrôlement des électeurs a été bâclé ».
« Nous
avons décidé que nous ne pouvons pas participer et nous ne pouvons pas
accepter qu'une élection basée sur ce fichier soit organisée parce
qu'elle ne respectera pas la volonté de notre peuple qui a le droit de
choisir ses députés », explique Cellou Dalein Diallo, chef de file de l'opposition.
Manifestation hebdomadaire depuis octobre
« Nous sommes en train de nous organiser, explique de son côté Étienne Soropogui, ancien membre influent de la Céni, leader d'opinion aujourd'hui, pour
qu'au titre de ces élections législatives, que nous ne nous arrêtons
pas à les boycotter mais que nous mettons tout en place pour empêcher
qu'elles se tiennent ».
Pour participer à ses élections, l'opposition « exige » que « M. Alpha Condé renonce au changement de Constitution. Le
FNDC continuera sa lutte. Nous sommes tous membres du FNDC pour
s'opposer à ce changement de Constitution. Dans une large mesure, cette
mascarade électorale en préparation a un lien étroit avec ce changement
de Constitution. Parce que M. Alpha Condé veut faire la mascarade pour
obtenir les deux tiers ou coupler les deux scrutins, le référendum et le
scrutin législatif. Nous ne l'accepterons pas. »
Cette éventualité de modification de la Constitution fait descendre les Guinéens dans les rues quasiment toutes les semaines depuis le 14 octobre dernier.

