Alger évaluera
son accord d’association avec l’Union européenne entré en vigueur en
2005 et
examinera attentivement l’accord de libre-échange, également avec l’UE, dont la mise en application est prévue pour septembre 2020, a annoncé le ministre algérien du Commerce.
examinera attentivement l’accord de libre-échange, également avec l’UE, dont la mise en application est prévue pour septembre 2020, a annoncé le ministre algérien du Commerce.
Sur fond de critiques acerbes
de la part d’une partie du patronat et d’un bon nombre d’experts
algériens, le ministre du commerce Kamel Rezig, a annoncé lundi 17
février lors d’un point de presse en marge de la rencontre du
gouvernement avec les walis (préfets), l’évaluation de l’accord
d’association et un minutieux examen de l’accord de libre-échange
conclus avec l’Union européenne. Le responsable a également fait savoir
que d’autres accords avec les pays arabes et africains dont la Tunisie seront examinés.
Le ministre a précisé qu’en plus des services de son département, des experts algériens indépendants prendront part la semaine prochaine aux consultations qui «seront organisées au cours d’un atelier au niveau du Palais des expositions à Alger, avec la participation d’opérateurs économiques en vue de l’évaluation des accords bilatéraux en vigueur, notamment l’accord d’association Algérie-UE», selon le site d’information Maghreb Émergent.
Tout en indiquant que les recommandations finales de ces consultations seront soumises à l’exécutif, M.Rezig a affirmé que «c’est au gouvernement de dire quoi faire et de trancher si nous devons procéder, en septembre prochain, au démantèlement tarifaire restant [avec l’UE dans le cadre de l’accord de libre-échange, ndlr] ou pas».
Par ailleurs, le ministre algérien du Commerce a fait savoir que
l’accord sur «la Grande zone arabe de libre échange (GZALE), l’accord
préférentiel avec la Tunisie et le projet de la zone de libre-échange
continentale africaine(ZLECA)» seront également passés au peigne fin.
«Nous allons voir tout cela, mais soyez assurés que nous défendrons
l’intérêt de l’Algérie où qu’il soit», a-t-il conclu.
Des accords décriés par une partie du patronat
L’accord de libre-échange signé en 2017 avec l’Union européenne, qui
entrera en vigueur en septembre 2020, sera «un désastre pour l’économie
nationale» algérienne, a déclaré Ali Bey Nasri, président de
l’Association nationale des exportateurs algériens, lors d’un passage
sur la Radio nationale.
Plus en détails, M.Nasri a expliqué que «ce qui est catastrophique pour
l’économie nationale», c’est le fait que contre les 283 milliards de
dollars que représente le volume total des importations algériennes des
28 pays de l’Union européenne (entre 2005 et 2017, dans le cadre de
l’accord d’association), l’Algérie n’a exporté que 12 milliards de
dollars de dérivés du pétrole, soit 4,2%.
À ce fort déséquilibre s’ajoute le fait que dans «les accords
d’association avec l’UE qui comprennent 110 clauses», l’UE «n’a respecté
que le volet commercial, tandis que la partie relative à la coopération
et au transfert de la technologie et à la circulation des personnes, a été négligée», s’est offusqué Ali Bey Nasri.
Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens
regrette que ces accords d’association Algérie-UE, signés et entrés en
vigueur en 2005, «n’aient pas fait l’objet d’études approfondies, ce qui
les a rendus défavorables à l’économie nationale».
Cap sur l’Afrique
Lors du sommet de l’Union africaine (UA) dimanche 9 février à
Addis-Abeba, en Éthiopie, le Président algérien Abdelmadjid Tebboune a
annoncé sa décision de créer une Agence algérienne de coopération
internationale pour la solidarité et le développement (ALDEC) à vocation
africaine.
Selon le chef de l'État, «tous les domaines de coopération seront
couverts par cette agence qui sera dotée de tous les moyens nécessaires à
l'accomplissement de ses missions à travers la réalisation de projets
concrets et utiles», a rapporté l’Algérie Presse Service (APS). Il a
rappelé, dans ce contexte, «l'intérêt suprême accordé par l'Algérie aux
projets structurants», citant, à ce propos, la Route transsaharienne, la
Dorsale transsaharienne à fibre optique et le gazoduc transsaharien
(NIGAL).
Après son lancement en 2020, la Zone de libre-échange africaine
engendrera un marché interafricain d’une valeur «de 3.000 milliards de
dollars», selon les estimations officielles.
Par sputnik