A neuf mois
de la présidentielle, le chef de l’Etat tchadien a fait appel à
14 nouveaux ministres et
6 secrétaires d’Etat, a annoncé, mardi, la
télévision d’Etat.
A neuf mois de la présidentielle, le chef
de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno, a procédé à un remaniement
important de son gouvernement, avec l’entrée de quatorze nouveaux
ministres et six secrétaires d’Etat, a annoncé, mardi 14 juillet, la
télévision d’Etat.
Le
ministère des affaires étrangères est confié à Amine Abba Sidick, actuel
ambassadeur du Tchad en France. Il remplace Chérif Mahamat Zene, qui
devient ministre de la communication porte-parole du gouvernement. Un
nouveau portefeuille de la sécurité et de l’immigration est créé et
revient à Mahamat Tahir Orozi, précédemment ministre de l’aviation
civile. Les autres principaux ministères-clés, eux, n’ont pas changé de
mains : la défense, les finances et le budget, l’économie, la justice,
l’administration du territoire.
Le
poste de premier ministre avait été supprimé en mai 2018 et M. Déby,
qui dirige le pays d’une main de fer depuis un coup d’Etat il y a plus
de trente ans, accapare tous les pouvoirs de chef de l’exécutif.
De nouveaux jeunes et des femmes
Son
nouveau gouvernement, qui compte 35 membres (contre 31 précédemment), a
accueilli mardi plusieurs jeunes, des femmes et un peu plus de
représentants de petits mouvements alliés à son parti, le Mouvement
patriotique du salut, qui domine largement le Parlement.
« A
neuf mois de l’élection présidentielle du 11 avril 2021, le président
Déby a fait appel à certains alliés, aux jeunes et aux femmes. C’est
certainement pour battre campagne », estime le politologue Ngartabe Djimadoum, enseignant et chercheur à l’université de N’Djamena.
Le
chef de l’Etat, réélu en 2016 et que l’Assemblée nationale vient de
promouvoir du grade de général au rang de maréchal, n’a pas annoncé
officiellement s’il briguerait un nouveau mandat, mais cela ne fait
aucun doute dans l’esprit des ses opposants et des observateurs
politiques. Le scrutin présidentiel se tiendra finalement avant les
élections législatives, reportées 5 fois depuis 2015, et que le chef de l’Etat a enfin fixées, il y a deux semaines, au 24 octobre 2021.
Outre
les coups de boutoirs meurtriers des djihadistes de Boko Haram et de la
branche locale de l’organisation Etat islamique dans l’Ouest, le Tchad
doit faire face, dans le Nord frontalier avec la Libye, à de multiples
mouvements rebelles, dans une région, le Tibesti, véritable zone de
non-droit livrée aux orpailleurs illégaux et aux gangs de trafiquants.
Et dans l’Est, de sanglants combats intercommunautaires opposent
régulièrement cultivateurs sédentaires et éleveurs nomades.