
Le président
américain a également signé, mardi, une loi prévoyant des sanctions
contre la répression
dans le territoire chinois après le vote de la loi
sur la sécurité nationale.
Le président américain, Donald Trump, a
annoncé, mardi 14 juillet, qu’il mettait fin au régime économique
préférentiel accordé par les Etats-Unis à Hongkong et qu’il avait
également signé une loi prévoyant des sanctions contre la répression
dans le territoire chinois. Ces mesures répondent à l’imposition par
Pékin d’une loi sur la sécurité nationale.
« Aujourd’hui,
j’ai signé une loi et un décret pour faire rendre des comptes à la
Chine en raison de sa répression de la population de Hongkong », a
déclaré le président américain lors d’une conférence de presse décousue
au cours de laquelle il s’est aussi attaqué à plusieurs reprises à son
adversaire démocrate pour la présidentielle de novembre, Joe Biden.
La loi sur l’autonomie de Hongkong, approuvée à l’unanimité par le Congrès des Etats-Unis, « donne
à mon administration de puissants nouveaux outils pour faire rendre des
comptes aux individus et aux entités impliqués dans la répression des
libertés à Hongkong », a souligné Donald Trump.
Museler l’opposition
Cette
loi vise non seulement les responsables chinois mais aussi la police de
Hongkong, en déclenchant obligatoirement des sanctions contre ceux qui
seraient identifiés comme œuvrant pour restreindre les libertés. Elle
pénalise également les banques qui, par leurs financements,
contribueraient à l’érosion de l’autonomie de Hongkong.
La
loi chinoise sur la sécurité nationale entraîne, selon ses critiques,
un recul des libertés inédit depuis la rétrocession de Hongkong à la
Chine par le Royaume-Uni en 1997. Pour les Etats-Unis comme pour
d’autres pays occidentaux, il s’agit là, pour Pékin, de museler
l’opposition après les manifestations monstres de 2019, qui visaient à
dénoncer l’influence du gouvernement chinois.
« J’ai aussi signé un décret mettant fin au traitement préférentiel pour Hongkong », a-t-il précisé. « Hongkong
sera traité comme la Chine : pas de privilège spécial, pas de
traitement économique spécial et pas d’exportations de technologies
sensibles », a-t-il ajouté.
Le
milliardaire républicain a estimé que le contrôle exercé par Pékin sur
Hongkong marquait la fin du pouvoir économique du territoire. « Nous avons perdu un concurrent très sérieux », a-t-il ajouté. Il a aussi prédit une hémorragie des cerveaux à Hongkong. « Leur liberté leur a été retirée (…), beaucoup de gens vont partir. »
Le « New York Times » déplace son équipe
Mercredi, le New York Times a annoncé déplacer de Hongkong à Séoul son service numérique. « La
loi radicale sur la sécurité nationale à Hongkong a entraîné beaucoup
d’incertitudes quant aux conséquences qu’auront les nouvelles règles sur
notre activité journalistique », a écrit la direction dans un courriel adressé au personnel. « Nous
estimons qu’il est plus prudent de faire un plan de secours et
commencer à déplacer notre équipe éditoriale dans la région », ajoute ce texte.
De
son côté, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a félicité
mardi les partis du camp pro-démocratie à Hongkong pour les primaires
organisées la veille, appelant à des élections législatives « libres et justes » en septembre, alors que Pékin a qualifié ces primaires de « grave provocation ».
La
veille, le secrétaire d’Etat américain avait prévenu que les Etats-Unis
considéraient les revendications territoriales de Pékin en mer de Chine
méridionale comme « illégales ». Alors que les Etats-Unis
s’abstenaient jusque-là de prendre position dans les différends
territoriaux dans cette région, se contentant d’y affirmer la « liberté de navigation », M. Pompeo a explicitement pris partie pour les Etats riverains de la Chine.
Une victoire dans la lutte contre Huawei
Les
Etats-Unis ont par ailleurs obtenu une victoire dans leur lutte contre
le géant chinois des télécoms Huawei, qu’ils accusent d’espionnage à la
solde de Pékin : le Royaume-Uni a annoncé mardi qu’il allait expurger son réseau 5G de tout équipement produit par cette société en raison d’un risque pour la sécurité du pays.
La
semaine dernière, les Etats-Unis avaient annoncé qu’ils refuseraient
des visas à trois hauts responsables chinois accusés d’avoir orchestré
la répression contre des musulmans ouïgours dans le Xinjiang, vaste
région du nord-ouest de la Chine.
En
réaction, Pékin a décidé de sanctionner trois parlementaires
républicains parmi les plus critiques du régime chinois : les sénateurs
Marco Rubio (Floride) et Ted Cruz (Texas) – anciens candidats aux
primaires présidentielles de 2016 –, et le représentant Chris Smith
(New Jersey).
Fermement opposée aux mesures américaines, la Chine a menacé mercredi les Etats-Unis de représailles. « Afin
de sauvegarder ses intérêts légitimes, la Chine apportera la réponse
nécessaire et imposera des sanctions aux personnes et aux entités
américaines concernées », a indiqué le ministère chinois des affaires étrangères dans un communiqué.