Donald Trump va reprendre dès mardi ses conférences de presse
régulières sur l'épidémie de
coronavirus, qu'il tenait
quasi-quotidiennement au mois d'avril lorsque le nombre de morts était
au plus haut aux États-Unis, signe que la situation ne fait qu'empirer
dans le pays.
"Je les faisais et nous avions beaucoup de personnes
qui regardaient, des audiences record dans l'histoire de la télévision
câblée, et c'était incomparable", a-t-il déclaré lundi depuis le Bureau
ovale de la Maison Blanche, en ajoutant qu'il s'agissait d'un "très bon
moyen d'informer les gens".
"Je le ferai à 17h00 comme nous le faisions, nous avions un bon
créneau", a ajouté le milliardaire new-yorkais, ancienne star de la télé
réalité.
Lancées au courant du mois de mars, pour permettre à la
cellule de crise de la Maison Blanche de communiquer quotidiennement sur
l'évolution de l'épidémie, ces conférences de presse, longues et
souvent confuses, avaient valu au président américain des commentaires
parfois moqueurs, comme lorsqu'il avait évoqué la possibilité d'injecter
du désinfectant dans le corps humain pour lutter contre le coronavirus.
"A quoi sert de participer à des conférences de presse à la Maison
Blanche quand les médias malhonnêtes ne font que poser des questions
hostiles et refusent de relater la vérité ou les faits de manière
exacte", s'était-il énervé.
Plus largement, le président s'est vu
reprocher de récupérer à son profit ces points presse réguliers, en
détournant leur objectif informatif pour en faire une tribune
personnelle, à quelques mois de l'élection présidentielle du 3 novembre.
Surtout
que son adversaire, le démocrate Joe Biden, était à l'époque quasiment
réduit au silence dans son domicile, où il était confiné. Mais depuis,
l'ancien vice-président de Barack Obama s'est timidement déconfiné et,
même s'il limite ses déplacements et ses prises de parole, il ne cesse
de creuser son avance sur le président républicain dans les sondages.
- "Beaucoup de succès" -
Le
retour de ces briefings, dont les tonalités optimistes tranchaient en
mars et avril avec la gravité de la situation aux États-Unis, va
permettre à M. Trump d'apporter aux Américains des bonnes nouvelles
concernant le développement d'un vaccin et d'un traitement contre le
COVID-19, a-t-il promis.
"Je pense que je vais amener plusieurs
des grandes entreprises qui travaillent avec beaucoup de succès", a-t-il
expliqué, citant notamment le groupe pharmaceutique américain Johnson
& Johnson.
Outre Donald Trump, le vice-président Mike Pence,
responsable de la cellule de crise et les docteurs Deborah Birx et
Anthony Fauci, accusé par le président d'être trop alarmiste,
intervenaient régulièrement devant la presse.
Le docteur Fauci
avait ainsi plusieurs fois eu la lourde tâche de corriger les
informations trompeuses du président, devant lui, tout en ménageant sa
susceptibilité et en encaissant les critiques du milliardaire à son
égard.
Début juin, quand la courbe des contagions est remontée
dans le pays, il s'est notamment inquiété publiquement que les
États-Unis faisaient fausse route, alors que la Maison Blanche vantait
les succès du déconfinement qui s'orchestrait à travers le pays.
Le
nombre de contaminations quotidiennes enregistrées est actuellement au
plus haut, ce que le président Trump attribue régulièrement à la
facilité d'accès aux tests.
Par AFP