L’ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a accusé les autorités françaises de
l’avoir « abandonné »
peu après son arrestation au Japon fin 2018, affirmant avoir été traité comme n’importe quel « citoyen français moyen », dans une interview sur la chaîne Al-Arabiya.« Ils m’ont (ensuite) abandonné »
Accusé de malversations financières, Carlos Ghosn avait été arrêté au Japon en novembre 2018. Et fin 2019, il avait rejoint le Liban via la Turquie lors d'une opération d'exfiltration.
« Ils (l’Etat français) m’ont soutenu pendant les deux, trois
premières semaines, voire le premier mois », après l’arrestation, a
affirmé l’ex-magnat de l’automobile à la chaîne de télévision
saoudienne. « Ils m’ont (ensuite) abandonné », a poursuivi l’ex homme
d’affaires, détenteur des nationalités française, libanaise et
brésilienne. « Ils m’ont apporté le genre de soutien qu’ils
apporteraient au citoyen français moyen, et encore moins », a-t-il
ajouté.
« Une personnalité politique française m’a dit : "si j’avais été
président, je vous aurais fait sortir en 24 heures". Et l’ambassadeur
américain au Japon a affirmé à l’ambassadeur de France que si j’avais
été dirigeant d’une entreprise américaine, j’aurais été libéré en 24
heures », a confié Carlos Ghosn, qui vit à Beyrouth depuis sa fuite du Japon.
Tokyo réclame son extradition
Par ailleurs, il s’est insurgé contre le retard pris par Tokyo dans
l’envoi de son dossier judiciaire aux autorités libanaises. En janvier,
Beyrouth avait réclamé le transfert de ce dossier en vue d’un procès au
Liban, opposant ainsi une fin de non-recevoir à son extradition réclamée
par Tokyo. « Cela fait six mois et ils n’ont toujours pas envoyé le
dossier. Pourquoi ne l’ont-ils toujours pas fait ? », s’est interrogé
Carlos Ghosn.
Un livre en préparation
Au sujet de sa fuite, Carlos Ghosn, âgé de 66 ans, a indiqué avoir
lui-même « élaboré » son plan d’évasion grâce à un « système » de
communication qu’il avait établi avec le monde extérieur, sans donner
plus de détails. L’ex magnat de l’automobile était en liberté sous
caution, avec interdiction de quitter le Japon, quand il a été exfiltré
de l’archipel.
Vendredi, un tribunal d’Istanbul a commencé à juger sept
ressortissants turcs accusés d’avoir aidé Carlos Ghosn dans sa fuite.
Selon l’acte d’accusation, Carlos Ghosn était dissimulé pendant le
trajet dans un volumineux caisson pour instrument de musique dans lequel
des trous avaient été percés afin de permettre au fugitif de respirer.
« Toutes les accusations à mon égard sont "fausses", et je le
montrerai dans mon livre qui sera publié avant la fin de l’année. Je
répondrai à toutes les accusations avec des documents et des témoins » à
l’appui, a-t-il conclu.
Par 20minutes.fr