La pandémie de coronavirus, qui s'accélère à l'échelle mondiale selon
l'OMS, avec désormais près
de 12 millions de cas recensés sur la
planète, a obligé l'Australie à reconfiner jeudi les cinq millions d'habitants de Melbourne, deuxième ville du pays.
Loin derrière les lourds bilans des pays les plus touchés comme les Etats-Unis et le Brésil,
l'Australie - qui compte environ 9.000 cas pour 106 morts - enregistre
une hausse des cas à Melbourne (sud-est), avec plus d'une centaine de
nouvelles infections quotidiennes.
Les habitants ont reçu l'ordre
de rester confinés chez eux durant six semaines après l'échec des
mesures instaurées pour empêcher la propagation du virus.
L'Etat
de Victoria, où se trouve Melbourne, a fermé mercredi toutes ses
frontières afin de préserver le reste de l'Australie, qui jusqu'à
présent a réussi à maîtriser l'épidémie de Covid-19.
Dans
l'ensemble, les habitants semblent soutenir ces nouvelles mesures. "Le
confinement était nécessaire, sinon le nombre de cas n'aurait pas
diminué", a ainsi confié à l'AFP l'un d'entre eux, Vani Kumar.
Les
autorités attendent désormais les résultats d'une vaste campagne de
dépistage menée dans d'immenses tours abritant des logements sociaux où
vivent environ 3.000 personnes et où est apparu un foyer épidémique.
Ils
devront rester chez eux sauf pour raisons professionnelles, pour faire
de l'exercice physique, se rendre à des rendez-vous médicaux ou acheter
des produits de première nécessité. De telles mesures n'avaient été que
récemment levées.
En prévision du reconfinement, les rayons des
supermarchés ont été dévalisés mercredi, obligeant la principale chaîne
du pays à rétablir des limites sur les achats.
"Jamais redescendus"
En
Europe, la situation semble sous contrôle, même si le Vieux Continent
reste le plus durement touché par le virus avec plus de 200.000 morts,
dont plus des deux tiers au Royaume-Uni, en Italie, en France et en
Espagne.
En Serbie, de nouveaux heurts ont éclaté mercredi à
Belgrade, la capitale, lors d'un rassemblement de manifestants furieux
de mesures prises par les autorités de pour lutter contre une résurgence
du Covid-19.
Dix policiers ont été blessés dans les heurts, mercredi soir à Belgrade, selon le ministre de l'Intérieur Nebojsa Stefanovic.
En
France, la mairie de Paris a annoncé que la ville aurait bien son
traditionnel feu d'artifice tiré depuis la tour Eiffel pour la fête
nationale du 14 juillet, mais sans public. Celui-ci sera en revanche
présent jeudi pour le premier concert depuis mi-mars de la Philharmonie
de Paris, qui affiche complet.
Quant à la Finlande, elle a annoncé
rouvrir ses frontières aux touristes de 17 pays européens considérés
comme ayant un faible taux d'infection, une liste ne comportant pas la
France ni le Luxembourg pour l'instant.
Sur le front économique,
le gouvernement britannique a dévoilé mercredi de nouvelles mesures de
relance totalisant 33 milliards d'euros. Et à Bruxelles, la chancelière
Merkel a appelé les Européens à se montrer solidaires et à assurer
l'adoption dès cet été du plan de relance massif destiné à sortir de la
crise du coronavirus.
Après leur divorce avec l'Organisation mondiale de la Santé
(OMS) - qualifié mercredi par l'Allemagne de "revers" face à la
pandémie qui a fait plus de 545.000 morts dans le monde - les Etats-Unis
restent le pays le plus durement touché par la maladie, en nombre de
contaminations comme en nombre de décès.
L'épidémie a fait plus de
132.000 morts dans la première puissance économique mondiale et
3.046.351 cas de contaminations y avaient été détectés mercredi soir.
Après
une stabilisation de l'épidémie dans ses premiers foyers, notamment à
New York, sur la côte Est, le pays affronte depuis quelques semaines une
flambée des infections dans le Sud et l'Ouest. Plusieurs Etats ont
ainsi été obligés de suspendre leur processus de déconfinement.
Le
président Donald Trump, qui a appelé mercredi les écoles du pays à
rouvrir, nie la réalité de ce rebond: "le taux de mortalité du
coronavirus (a) été divisé par dix !", a-t-il tweeté.
Le nombre de
cas s'est aussi envolé à Tulsa (Oklahoma), un peu plus de deux semaines
après un meeting de campagne organisé par Donald Trump dans cette
ville, selon les autorités sanitaires locales.
"Nous sommes
montés, nous ne sommes jamais redescendus au niveau de base, et là nous
sommes en train de remonter", s'est inquiété Anthony Fauci, plus haut
expert en maladies infectieuses du gouvernement américain.
Le
Championnat nord-américain (MLS) a néanmoins repris mercredi, mais le
coronavirus pourrait pousser de nouvelles équipes touchées à se retirer
de la compétition.
"Parfaitement bien"
Dans ce contexte
tendu, l'OMS a mis en garde contre la probable capacité du virus à se
transmettre par voie aérienne, notamment dans les lieux publics,
c'est-à-dire de manière beaucoup plus contagieuse qu'initialement
envisagé.
L'épidémie continue ses ravages en Amérique latine et
aux Caraïbes, où plus de trois millions de cas de Covid-19 ont été
recensés, dont plus de la moitié au Brésil, selon un bilan établi
mercredi par l'AFP.
Deuxième pays le plus touché, le Brésil
recense 67.964 morts pour 1.713.160 cas mais Jair Bolsonaro, son
président de 65 ans, même contaminé, continue à claironner qu'il va
"parfaitement bien".
Le Pérou a dépassé la barre des 11.000 morts,
une semaine après avoir amorcé un déconfinement graduel, et le Mexique a
enregistré un nouveau record journalier de 6.995 cas mercredi. Et les
chiffres officiels bondissent au Venezuela: plus de 1.500 malades le 1er
juin, plus de 7.000 un mois plus tard.
L'explosion de cas dans
l'Etat de Zulia, à la frontière avec la Colombie, a entraîné une
situation "horrible" à l'hôpital universitaire de Maracaïbo, confie à
l'AFP Pilar, une infirmière. "On est débordés", déplore-t-elle.
De
loin le pays le plus touché au Proche et Moyen-Orient, l'Iran a dépassé
la barre des 12.000 morts, ont annoncé mercredi les autorités.
L'Afrique
reste loin derrière, tant en termes de contaminations déclarées que de
décès dus au Covid-19, mais le continent a franchi mercredi la barre des
500.000 cas, après avoir dépassé le 1er juillet les 10.000 morts.
Au
plan sportif, en Asie, d'où est parti le virus en fin d'année 2019, la
Ligue des champions de football reprendra en septembre, sur terrain
neutre et avec des confrontations à match unique après la phase de
groupes, a annoncé jeudi la Confédération asiatique.
Par AFP avec LePoint.fr