De nombreux militants anti-avortement,
membres de groupes religieux, ont tenté d’empêcher
l’interruption de
grossesse d’une jeune brésilienne de 10 ans, violée par son oncle.
Bien que très restrictives et vieilles de 80 ans, les lois
brésiliennes sur l’avortement permettent ce genre d’intervention,
notamment dans le cas d’un viol.
L’enfant avait expliqué à la police que son oncle abusait d’elle
depuis ses 6 ans, mais qu’elle avait gardé le silence par peur des
représailles. L’homme en question, âgé de 33 ans, serait lui toujours en
fuite.
UNE MINISTRE DÉVOILE LE LIEU DE L’INTERVENTION
Prévu dans un premier temps dans un hôpital de son Etat d'Espírito
Santo, au sud-est du Brésil, l’avortement de la fillette a dû être
organisé 1.500 kilomètres plus au nord, dans la ville de Recife. Le
résultat d’une bataille politique et juridique intense, qui avait poussé
le premier hôpital à refuser de pratiquer l’intervention.
Car à l’arrivée de la clinique de Recife, de nombreux militants
anti-avortement et politiciens locaux attendaient la jeune fille et son
entourage. Des scènes filmées montrent même ces personnes maltraiter
l’enfant et le personnel hospitalier, tout en les empêchant de pénétrer
dans le bâtiment.
Le lieu de l’intervention avait pourtant été tenu secret, mais un extrémiste proche du président Jair Bolsoraro
aurait divulgué l’information. La ministre de la Femme, qui a également
la charge de l’Enfance et des Droits humains, a elle confirmé
l’information en prévenant les extrémistes sur les réseaux sociaux.
Le bouche à oreille a fonctionné
Pour Elisa Anibal, militante féministe
à Recife, cet événement montre une triste réalité brésilienne : «Quand
vous voyez une fillette de 10 ans être criminalisée pour avoir mis fin à
une grossesse résultant d'un viol et parce que sa vie est en danger,
cela vous donne vraiment une idée de la progression du fondamentalisme
religieux dans notre pays.»
Malgré la manifestation qui s’est organisée devant l’hôpital, la
jeune fille a finalement pu pénétrer à l’intérieur par une porte
dérobée. Elle avait été cachée dans le coffre de la voiture qui la
transportait. L’intervention a pu avoir lieu, grâce notamment au soutien
des militantes pro-féministes de Recife. Elles se sont massées devant
l’hôpital jusqu’à être plus nombreuses que les anti-avortement.
Selon le journal El Pais, une fillette est violée toutes les heures
au Brésil. Plus d’une fois sur deux, ces jeunes filles ont moins de 13
ans.
Par
CNEWS