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Malgré les perturbations causées par la pandémie de Covid-19, l’Afrique de l’Est demeure la région la
plus dynamique du continent, selon les « Perspectives économiques régionales 2020 », publiées, le 8 juillet à Nairobi, par la Banque africaine de développement.
Compte
tenu de l’impact économique de la pandémie de Covid-19 sur la région,
le rapport fait état de prévisions de croissance de 1,2% en 2020 en
Afrique de l’Est, soit une chute d’environ 4% par rapport aux prévisions
d’avant Covid-19. Cependant, cette croissance devrait rebondir en 2021 à
3,7 % si le virus est sous contrôle d’ici au troisième trimestre de
cette année.
Avant
la pandémie de Covid-19, la croissance économique de l’Afrique de l’Est
pour l’année 2020 était prévue à plus de 5 %, contre 3,3 % pour le
continent et 2,9 % pour la croissance mondiale. Les chocs induits par le
Covid-19 et une invasion de criquets ont contribué à des pertes
d’emplois et à des besoins humanitaires accrus, qui aggraveront la
pauvreté et les inégalités de revenus. Dans la perspective la plus
défavorable -celle où la pandémie persisterait jusqu’à la fin de 2020-
la Banque prévoit une croissance de 0,2 % en 2020 pour la région (contre
-1,7 % et -3,4 %).
Le
ministre du Travail du Kenya, Simon Kiprono Chelugui, a déclaré, lors
du lancement du rapport, que les pays d’Afrique de l’Est pourraient
surmonter les effets du Covid-19 et redresser leur économie en atténuant
les risques externes et internes. « Nous devons mettre en place des
mesures de lutte fermes et coordonnées pour contenir la propagation du
Covid-19, atténuer ses effets sanitaires et socio-économiques, accélérer
le rythme de la transformation structurelle, améliorer les conditions
d’investissement et maintenir la paix et la sécurité de notre région »,
a-t-il déclaré.
Les
« Perspectives économiques régionales de l’Afrique de l’Est 2020 »
montrent que la pandémie de Covid-19 affectera à plusieurs niveaux les
économies de l’Afrique de l’Est : chute des cours des matières premières
et des échanges commerciaux, et restrictions sur les déplacements avec
un impact négatif important sur le secteur du tourisme.
L’affaiblissement des flux financiers a affecté le solde budgétaire et
celui des paiements courants de la région, tandis que les perturbations
dans les chaînes d’approvisionnement ont pénalisé la production et la
distribution des biens alimentaires, note le rapport. Avec la fermeture
des écoles, environ 90 millions d’élèves ont été privés des salles de
classe.
La
directrice générale du Bureau régional de l’Afrique de l’Est de la
Banque, Nnenna Nwabufo, a confirmé l’assistance de de la Banque pour
permettre à la région de sortir de la crise. « Notre ambition est de
lutter contre les retombées négatives de la pandémie de Covid-19 et de
faire en sorte que le développement social et économique sur le
continent connaisse une accélération, notamment grâce à la création
d’une main-d’œuvre africaine pour demain », a-t-elle affirmé.
La
Banque a réagi rapidement en apportant, en urgence, le soutien
nécessaire pour faire face aux répercussions immédiates de la pandémie
de Covid-19. L’institution a notamment fourni une aide de 212 millions
de dollars américains au Kenya, 165 millions de dollars à l’Éthiopie, 4
millions de dollars au Soudan du Sud, et 10 millions de dollars aux
Seychelles.
Le
rapport appelle à des mesures urgentes pour amortir les effets de la
pandémie de Covid-19, et d’autres chocs. « Les pays d’Afrique de l’Est
devraient accélérer le rythme d’une véritable transformation
structurelle en passant d’une production à faible valeur ajoutée à des
activités à plus forte valeur ajoutée, qui pourraient limiter leur
vulnérabilité aux chocs intérieurs et extérieurs », a déclaré Marcellin
Ndong Ntah, un des deux économistes en chef de la Banque en Afrique de
l’Est.
Outre
la présentation d’une analyse de l’impact de la pandémie de Covid-19
sur la région, le rapport a traité la question de la formation de la
main-d’œuvre en Afrique de l’Est. « Pour développer les compétences de
la main-d’œuvre de demain, il est urgent de procéder à de vastes
réformes dans l’éducation, d’investir dans les technologies de
l’éducation, de lutter contre les facteurs qui empêchent les enfants
d’aller à l’école et d’établir des liens entre le monde universitaire et
l’industrie », a suggéré Edward Sennoga, l’autre économiste en chef de
la Banque en Afrique de l’Est.
Selon
Julius Mukunda, directeur éxécutif du Civil society advocacy Group
(Groupe de défense des droits de la société civile) en Ouganda, les pays
de l’Afrique de l’Est, pour favoriser la croissance, doivent éliminer
la corruption et investir dans des domaines, dans lesquels la région
dispose d’atouts uniques, comme la production alimentaire, non seulement
pour produire mais également pour générer des revenus pour les
agriculteurs afin de les aider à limiter les impacts du Covid-19 sur
leur activité.
Cliquez ici pour accéder à l’intégralité du rapport.
Par BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT