
Au Gabon, un nouveau rebondissement a eu lieu dans le contentieux électoral issu de la présidentielle du 27 août dernier remportée officiellement par Ali Bongo. Mercredi 9 novembre, les avocats de Jean Ping, qui refuse de reconnaître sa défaite, ont annoncé avoir fait un nouveau recours auprès de la Cour constitutionnelle pour contester les résultats donnant vainqueur le président sortant. Il s’agit presque d’une surprise puisque les décisions de la Cour constitutionnelle au Gabon sont inattaquables.
Devant la presse, les avocats de Jean Ping ont été clairs.
L’article 87 de la loi organique sur la Cour Constitutionnelle autorise
la saisie de cette juridiction s’il y a eu des fraudes ou si la décision
de la Cour a été rendue sur la base des faux documents. Me Jean Remy
Batsansa a expliqué que les résultats de 21 bureaux de vote de
Libreville, favorables à Jean Ping, ont été annulés sur la base de faux procès-verbaux.
L’avocat a aussi démontré qu’Ali Bongo avait triché dans son fief du Haut-Ogooué
où le taux de participation frisait les 100 %. Plus grave, les chiffres
contenus dans la décision de la Cour constitutionnelle sont différents
de ceux publiés dans le Journal officiel.
Pour les avocats de Jean Ping, la Cour doit donc annuler la victoire d’Ali Bongo : « Jean
Ping a gagné l’élection. Il n’y a pas de débat là-dessus. La seule
question qui se pose aujourd’hui, c’est de savoir comment faire pour que
la Cour constitutionnelle se comporte en juge. Pas en partisan ou en
fan-club d’Ali Bongo ».
La Cour constitutionnelle n’a pas encore publiquement réagi. Ce
vendredi, elle convoquera les avocats de Jean Ping pour le début de
l’instruction.

