La démocrate Hillary Clinton a accusé Moscou et Vladimir Poutine
d'être partiellement responsables de sa défaite à la présidentielle
américaine, lors d'un dîner avec des donateurs de sa campagne, affirmait
le «New
York Times» vendredi.
Pour la candidate, sa défaite
surprise face au magnat de l'immobilier aura résulté de la convergence
de deux événements «sans précédent» : «l'attaque de notre pays» par la Russie et la publication d'une lettre du directeur du FBI rouvrant l'enquête sur ses emails 11 jours avant l'élection.
Le
piratage aura été selon elle le résultat de la «dent» qu'avait gardée
contre elle le président russe, qui l'avait accusée d'être à l'origine
des vastes manifestations de contestation anti-Poutine qui ont suivi les législatives russes de 2011.
«Un attaque contre notre pays»
Soulignant
avoir «désespérément tenté» d'alerter la presse sur ces piratages dans
les derniers mois de la campagne, la démocrate a estimé que l'affaire
«n'est pas qu'une attaque contre moi et ma campagne». «C'est une attaque
contre notre pays», a-t-elle ajouté. «Cela touche à l'intégrité de
notre pays et à la sécurité de notre nation».
C'était la première
fois que l'ex-secrétaire d'Etat commentait les récentes informations sur
le vaste piratage subi par le parti démocrate à l'approche de
l'élection. Mis en cause lui aussi pour n'avoir pas réagi suffisamment
vigoureusement face à ces cyberattaques, le président Barack Obama a indiqué jeudi soir qu'il y aurait des représailles américaines contre Moscou, sans préciser lesquelles. Vendredi, il a déclaré avoir demandé à Poutine de cesser les cyberattaques
L'impact
réel de ce piratage sur le scrutin reste impossible à mesurer. Au-delà
de la publication d'emails compromettants qui en a résulté et de la
lettre du FBI, beaucoup de démocrates ont aussi estimé que la campagne
d'Hillary Clinton avait commis de nombreuses erreurs, en négligeant
notamment les électeurs blancs des classes populaires.