Celui qui a arnaqué des milliers de petits investisseurs dans les années 1990 voit des similitudes entre les levées de fonds en bitcoins et les arnaques pratiquées à l’époque.
Jordan Belfort,
l’ancien courtier américain qui a inspiré le personnage du “Loup de Wall
Street”, a une opinion bien tranchée sur les levées de fonds en
bitcoins. Selon lui, c’est “la plus grosse arnaque de l’histoire” et
elle va bientôt “éclater à la figure des gens”. Il s’exprimait dans les colonnes du Financial Times,
dimanche 23 octobre. Dans le quotidien économique britannique il
rajoute : “Il est probable que 85% des personnes concernées n’aient pas
de mauvaises intentions, mais le problème est que si 5 ou 10% essaient
de vous arnaquer, c’est un désastre.”
Et on peut dire qu’il sait de quoi il parle : Jordan Belfort a passé 22 mois en prison pour détournement de fonds, introductions en Bourse illégales et blanchiment à la fin des années 1990. Il s’est notamment enrichi en levant des fonds auprès d'investisseurs sans leur dire explicitement comment ils seraient utilisés. Ces derniers pouvaient tout perdre mais les courtiers récupéraient de grosses commissions au passage.
Les levées de fonds en bitcoins (ICO, pour “Initial Coin Offerings”) sont un nouveau moyen pour les acteurs économiques de financer leur activité. À la différence des levées de fonds traditionnelles, l’investisseur ne récupère pas des actions mais des “tokens” (“jetons” en français) contre des bitcoins (ou une autre crypto-monnaie). Ces tokens lui octroient des droits fixés par l’entreprise émettrice. La plupart du temps un bien ou d’un service qui sera produit dans le futur. Par exemple : si l’entreprise fabrique des chaussures, un token investi donnera droit à une paire toute neuve. Cela peut aussi être un intéressement sur les profits futurs.
>> En vidéo - On vous explique le Bitcoin
Et on peut dire qu’il sait de quoi il parle : Jordan Belfort a passé 22 mois en prison pour détournement de fonds, introductions en Bourse illégales et blanchiment à la fin des années 1990. Il s’est notamment enrichi en levant des fonds auprès d'investisseurs sans leur dire explicitement comment ils seraient utilisés. Ces derniers pouvaient tout perdre mais les courtiers récupéraient de grosses commissions au passage.
Les levées de fonds en bitcoins (ICO, pour “Initial Coin Offerings”) sont un nouveau moyen pour les acteurs économiques de financer leur activité. À la différence des levées de fonds traditionnelles, l’investisseur ne récupère pas des actions mais des “tokens” (“jetons” en français) contre des bitcoins (ou une autre crypto-monnaie). Ces tokens lui octroient des droits fixés par l’entreprise émettrice. La plupart du temps un bien ou d’un service qui sera produit dans le futur. Par exemple : si l’entreprise fabrique des chaussures, un token investi donnera droit à une paire toute neuve. Cela peut aussi être un intéressement sur les profits futurs.
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L’avantage pour une entreprise est qu’elle n’a pas à
s’embarrasser du processus réglementaire très lourd d’une introduction
en Bourse. Elle n’est pas obligée non plus de diluer son capital avec
l’arrivée de nouveaux investisseurs. Au total, plus d'un milliard de
dollars aurait été levé au cours des sept premiers mois de l'année dans
le monde, selon le cabinet d'études américain Smith & Crown.
Pour
l’investisseur, en revanche, c’est le far west : il n’y a pas de cadre
réglementaire, les délits d’initiés sont fréquents et on croise beaucoup
d’acteurs malveillants. Il faut donc être très bien renseigné avant de
se lancer dedans.
Plusieurs
ICO ont été victimes de piratages cet été, autant d’attaques qui ont
permis aux cybercriminels de dérober d’importantes sommes sous forme de
tokens. Mais si les vols se sont multipliés, ils ne sont pas liés à une
faille de sécurité mais plutôt à des pratiques contestables de la part
de certaines entreprises lançant ces ICO. La Chine les a interdit début
septembre, soulignant les risques d’escroqueries.
Source: capital.fr