Saisis pour une demande d'annulation de mariage, les juges ont
donné raison à la plaignante,
après avoir constaté que le marié ne
souriait sur aucune des photos prises le jour de leur union.
Elle pensait réaliser un vrai mariage d’amour, il ne pensait qu’à ses
papiers. Le 10 décembre 2005, une Marseillaise de 48 ans nommée Malika,
se marie avec un homme rencontré sur son lieu de travail. Peu après
leur union, Malika se rend compte que celui-ci ne la regarde plus,
devient agressif et même violent, révèle La Provence.
Elle
devine alors qu’il ne s’est marié avec elle que pour obtenir des
papiers et pouvoir séjourner en France: "J’ai servi d’appât pour lui
permettre d’obtenir un droit de séjour en France", explique Malika au
quotidien régional.
Le mari avait lui-même fourni les photos
Lorsque
son mari demande le divorce, elle décide de contre-attaquer en
demandant une annulation du mariage, qu’elle a obtenue il y a quelques
jours. La cour d’appel d’Aix-en-Provence, chargée de l’affaire, a
analysé près de 90 photos du mariage de Malika. Sur ces clichés, les
juges se sont aperçus que le marié souriait "à peine". Pire encore, il
ne regarde même pas son épouse "sur les photos où le couple est seul",
comme l’expliquent les juges dans leur décision. Un mauvais calcul du
marié, qui avait lui-même fourni les photos à la justice.
Si l’histoire peut paraître cocasse, il n’en est rien pour la
plaignante. L’avocate de Malika estime que c’est une "escroquerie aux
sentiments", et un "mariage gris". "Lorsque l’un des époux joue le jeu
de la séduction à l’autre pour des raisons administratives, cela crée
des désastres dans la vie privée du futur conjoint utilisé comme un
passeport", assure l’avocate de Malika à LaProvence.