Le RDR, parti du président ivoirien Alassane Ouattara, a voté samedi
lors d'un Congrès
extraordinaire pour la formation d'un grand "parti
unifié" avec ses alliés au pouvoir, mais veut une primaire avant la
présidentielle de 2020.
« Tout le monde a voté en masse pour le parti unifié », a
annoncé Henriette Diabaté, la présidente du Rassemblement des
Républicains, après l’acceptation du projet par acclamation.
Les cadres du RDR vont déposer des statuts auprès des autorités et
fixer la date d’un congrès constitutif « dans les meilleurs délais », a
indiqué Alassane Dramane Ouattara, dit ADO.
M. Ouattara, président d’honneur du RDR, a déclaré que le « parti
unifié (était) une chance pour la Côte d’Ivoire ». « L’égoïsme ne mène
nulle part », a-t-il ajouté, estimant que la nouvelle formation serait
un facteur « de stabilité politique et développement économique ».
Sans jamais prononcer le mot de primaire, ADO, qui effectue son
deuxième mandat, a toutefois précisé en vue de la présidentielle de 2020
que le nouveau parti devra « poser la base du choix de notre prochain
candidat (…) ce sera un choix démocratique. Tout le monde pourra être
candidat. Le meilleur d’entre nous sera désigné ».
La transformation en un parti unifié de la coalition au pouvoir
Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP)
est un serpent de mer de la politique ivoirienne depuis une dizaine
d’années.
Voulu par le président Ouattara, elle se heurtait à des réticences au
sein de son propre parti mais surtout de ses alliés et notamment du
principal d’entre eux le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), de
l’ancien président Henri Konan Bédié, qui a permis son élection en 2010
et 2015.
Achoppement autour de la désignation du candidat à la présidentielle de 2020
Un des points d’achoppement est justement l’investiture du candidat à
la présidentielle de 2020 : une partie des membres du PDCI estiment que
cette investiture revient de droit à leur formation, puisqu’ils ont soutenu celle du RDR à deux reprises.
Patrick Achi, secrétaire général de la présidence mais aussi membre
du PDCI invité du Congrès, a affirmé samedi que le « PDCI fera sa part
de chemin », mais de nombreux cadres de sa formation ont déjà fait
savoir qu’ils étaient hostiles au projet tant que le RDR ne promettait
pas de soutenir un candidat PDCI à la présidentielle.
Pendant ce congrès qui a rassemblé entre 20 et 30.000 personnes selon
les organisateurs, le président de l’Assemblée Guillaume Soro côtoyait
le ministre de la Défense Hamed Bakayoko. Les deux hommes souvent
présentés comme des frères ennemis et à qui l’on prête des ambitions
présidentielles n’ont pas cessé de plaisanter et de discuter sur
l’estrade, affichant ainsi une complicité au moins de façade qui a fait
la joie des photographes et des vidéastes.
Ancien chef de la rébellion, M. Soro, qui était en froid avec le
parti et n’avait pas été invité à son congrès en septembre, a été
acclamé par la foule quand son nom a été prononcé évoqué par la
secrétaire générale du mouvement Kandia Camara.
Source: jeune afrique