"Il y a plein de jeunes qui peuvent le remplacer. Pourquoi garder un vieux malade ?", s'interroge un ancien élu régional du parti de l'opposant algérien, Hocine Aït Ahmed.
Des centaines de manifestants protestaient ce dimanche après-midi à
Paris contre un cinquième mandat du président algérien Abelaziz
Bouteflika.
Au même moment, plusieurs centaines de personnes protestaient dans le
centre d'Alger, à l'appel d'un mouvement "citoyen", malgré une
important dispositif policier.
"Bouteflika, il est toujours à l'hôpital"
"Pouvoir assassin", "Système dégage", "Seul le mandat du peuple",
pouvait-on lire parmi les slogans inscrits sur les pancartes brandies
par les manifestants, réunis place de la République, dans le centre de
la capitale française.
Une photo géante du président Bouteflika, barrée d'un "non au 5e
mandat", avait été accrochée au pied de la statue célébrant la
République.
"On a besoin d'un président valide", a déclaré à l'AFP Ahmed
Ouaguemouni, 60 ans, ancien membre de l'opposition algérienne qui vit
dorénavant en France.
"Bouteflika, il est toujours à l'hôpital", a-t-il ajouté, tandis
qu'un manifestant brandissait un cadre doré vide, symbole de l'absence
du président octogénaire à la santé précaire, paralysé et quasiment
muet.
Ancien élu régional du parti de l'opposant algérien, Hocine Aït Ahmed, s'interroge :
"Il y a plein de jeunes qui peuvent le remplacer. Pourquoi garder un vieux malade ?"
"Le système a pris le pouvoir"
Abdelaziz Bouteflika, élu sans interruption depuis 1999, a annoncé
qu'il briguerait un cinquième mandat en Algérie. Victime d'un AVC en
2013, il avait séjourné près de trois mois à l'hôpital militaire du
Val-de-Grâce à Paris où il avait été hospitalisé une première fois fin
2005 après une hémorragie intestinale.
Des manifestations, interdites, ont éclaté en Algérie contre ce
nouveau mandat. Des rassemblements étaient également annoncés dans
différentes villes d'Europe où vit une importante diaspora algérienne.
En France, les Algériens seraient au nombre d'un million et demi, selon
les estimations les plus souvent citées.
"C'est le système algérien qui nous a fait venir en France", estime
Abdel Djamel, un médecin de 66 ans exilé à Paris depuis 1992. En tentant
de couvrir les cris de "Non à un 5e mandat", poussés par la foule, il
lance :
"En France, 6.000 médecins algériens sont réfugiés. Le système a pris le pouvoir, alors que seul le pouvoir civil compte, pas le pouvoir militaire."
(Par L'Obs Avec AFP)