Onze des quatorze groupes armés signataires de l'accord de paix
centrafricain ont exigé la démission
du Premier ministre Firmin Ngrebada, souhaitant "discuter directement avec le Président de la république", selon un communiqué reçu mardi par l'AFP.
du Premier ministre Firmin Ngrebada, souhaitant "discuter directement avec le Président de la république", selon un communiqué reçu mardi par l'AFP.
"M. Firmin Ngrebada n'est plus crédible, il ne fait donc plus office
d'interlocuteur pour la suite du processus et doit être remplacé aux
fonctions de Premier ministre", ont écrit lundi dans ce communiqué onze
des quatorze groupes armés présents à Addis Abeba, où se tient une
réunion de suivi de l'accord de paix sous l'égide de l'Union africaine
(UA).
Les groupes "exigent la formation d'un gouvernement d'union
nationale" et "souhaitent désormais discuter directement avec le
président de la République".
Parmi les onze groupes à l'origine de ce communiqué, on retrouve deux
des trois principaux mouvements issus de l'ex-Séléka, la coalition à
dominante musulmane qui a renversé François Bozizé en 2013: l'Unité pour
la paix en Centrafrique (UPC) et le Mouvement patriotique pour la
Centrafrique (MPC).
Le troisième groupe issu de l'ex-Séléka, l'influent Front populaire
pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), dirigé par Noureddine
Adam, n'a de son côté pas signé la déclaration, de même que deux groupes
antibalaka, qui prétendent défendre les intérêts des chrétiens et des
animistes.
Cette réunion de suivi, qui a débuté lundi à Addis-Abeba, a été
convoquée par l'UA le 6 mars, après l'annonce du nouveau gouvernement
issu de l'accord, jugé insuffisamment "inclusif" par la majorité des
groupes armés présents à Khartoum.
La plupart d'entre eux ont alors appelé à un remaniement ministériel,
affirmant toutefois ne pas se désolidariser du texte signé le 6 février
et censé ramener la stabilité dans ce pays en guerre depuis 2013.
Dans leur communiqué les onze groupes armés "considèrent l'accord toujours valable, au détriment d'un gouvernement mort-né".
Mardi, le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA et principal
médiateur de cette réunion, Smaïl Chergui, a écrit sur Twitter avoir
consulté tous les signataires de l'accord et avoir rencontré de nouveau
"le Premier ministre pour échanger les points de vues sur les moyens
d'accélérer la mise en oeuvre de l'accord de paix".
Cet accord de paix, soutenu par tous les partenaires de Bangui et
préparé depuis 2017 par l'Union africaine, est le huitième signé depuis
le début de la crise.
Aucun des précédents accords n'a abouti à un retour de la stabilité,
pas plus que la présence de la Minusca, déployée en 2014 et forte de
11.000 Casques bleus.
Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée par la
guerre depuis 2013. Près d'un quart de ses habitants ont dû fuir leurs
domiciles.
Par VOA