Ce 19 mars 2019, la Première ministre britannique Theresa May
a annoncé avoir demandé
devant le Parlement un report du Brexit à
l'Union européenne jusqu'au 30 juin. Mais, rapidement, la Commission
européenne a indiqué que ce report poserait « de graves risques juridiques et politiques ».
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Theresa
May a profité de la séance hebdomadaire de questions au Premier
ministre pour informer les députés du contenu de la lettre qu’elle a
adressée à Donald Tusk. Elle y écrit qu’elle se voit obligée de demander
un report de la date du Brexit, et en rend responsables à la fois le
Parlement britannique, qui a rejeté deux fois son accord de retrait,
mais aussi le président de la Chambre, John Bercow, qui lundi a opposé
son veto à une troisième tentative de faire passer cet accord s’il restait exactement le même.
Un troisième vote ?
Par
conséquent, la Première ministre dit espérer que les Vingt-Sept vont
ratifier les concessions qu’elle avait obtenues de Bruxelles, et les
informe qu’elle soumettra une troisième fois son accord de divorce au
vote des députés britanniques dès que possible, avec comme objectif s’il
est approuvé de sortir de l’Union européenne d’ici le 30 juin.
Evidemment,
Theresa May ne précise pas de date pour ce troisième vote car il faut
d’abord qu’elle réussisse à convaincre assez de « Brexiters » et le
parti unioniste nord-irlandais (DUP) de le soutenir, ce qui n’est pas
gagné. D’ailleurs, la décision de la dirigeante de finalement demander
un report court du Brexit à l’Union européenne vient de provoquer une
nouvelle crise au sein du Parlement et de son gouvernement. Les députés
et ministres pro-européens sont furieux que Theresa May ait opté pour
une extension courte et l’accuse d’avoir finalement cédé à la pression
de ses ministres « brexiteurs » qui ne voulaient pas d’un long report
pouvant aller jusqu’à deux ans, et qui menaçaient de la faire tomber.
«Graves risques juridiques et politiques »
Un report de la date du Brexit jusqu'au 30 juin, comme l'a réclamé la Première ministre britannique Theresa May, entraînerait « de graves risques juridiques et politiques » pour l'UE d'après la Commission européenne, selon un document interne vu par l'AFP.
Dans
cette note présentée aux commissaires mercredi matin, l'exécutif
européen plaide soit pour un report jusqu'au 23 mai, avant les élections
européennes, soit jusqu'au moins fin 2019. Dans ce deuxième scénario,
cette période pourrait « être raccourcie si une solution était trouvée avant son expiration ». Quoi qu'il en soit, les dirigeants des Vingt-Sept ne devraient envisager qu'une « seule prorogation, plutôt qu'une série de prorogations », a insisté la Commission, s'inquiétant du risque de maintenir l'Union européenne « dans l'incertitude pendant une longue période ».
Par RFI