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La décision de la Préfecture de
police d'expulser du territoire une ressortissante espagnole vivant en
France depuis 17 ans, interpellée en marge des manifestations du 1er
mai, a suscité de vives réactions. Elle a fait appel de cette décision.
Plusieurs personnalités
politiques et militants se sont émus du sort dévolu à Camelia, 34 ans,
militante pacifiste habituée à participer à des manifestations avec une
grande pancarte indiquant : «Fin du monde, fin du mois, même combat».
Enceinte de deux mois, la ressortissante espagnole qui réside en France depuis 17 ans a été interpellée le 1er mai 2019 à Paris
alors qu'elle se rendait à un pique-nique «climatique, social et
démocratique» organisé à 12h30 place Montparnasse, au départ de la
manifestation des Gilets jaunes et des syndicats (organisée pour
14h30).
A l'issue d'une garde-à-vue de 34 heures, la militante s'est vue
adresser une obligation de quitter le territoire français (OQTF) par la
préfecture et a été immédiatement placée en centre de
rétention administrative, dans l'attente de son expulsion vers son pays
d'origine.
Selon Libération,
la Préfecture accuse la jeune femme d'avoir participé à «un groupement
en vue de commettre des violences ou des dégradations et port d’arme».
L'arme en question serait un bouclier portant l'inscription «Je suis une
utopiste pacifiste».
Outre les milieux militants, le sort de la
jeune femme a indigné plusieurs responsables politiques de gauche.
«Cette atteinte de plus à nos libertés est inacceptable», a notamment
dénoncé l'élu La France insoumise (LFI) de Paris Danielle Simonnet.
«Une femme enceinte qui protège son ventre est donc une menace pour
l’ordre public», s'est de son côté interrogé le Premier secrétaire du
Parti socialiste Olivier Faure.
Menace à «l’ordre public»
Camelia, toujours selon le Libération,
a fait l'objet d'une mesure d’expulsion car elle «représente une menace
à l’ordre public», selon la préfecture et qu'elle constituerait «une
charge déraisonnable pour l’Etat français».
La préfecture précise
que Camelia ne peut justifier d'«aucune assurance maladie » en France
ou en Espagne et ne bénéficie pas de «ressources suffisantes ». Le droit
européen permet en effet aux Etats membres de procéder à ce genre de
mesure si un citoyen européen représente une menace et/ou une charge
trop importante sur le système social du pays d’accueil.
L'intéressée
et ses soutiens nient ces arguments au titre que la jeune femme vit en
France depuis 17 ans, y a accompli ses études, y a travaillé et qu'elle
est employée en CDI depuis 2017, ce qui lui fait bénéficier
automatiquement de la sécurité sociale. Quand au délit supposé dont elle
serait responsable, il est jugé dérisoire par ses soutiens, au regard
de la sévérité de la mesure prise à l'encontre de la jeune femme.
La
jeune femme a été libérée le 5 mai à 18h après qu'un juge des libertés
et de la détention (JDL) a jugé irrégulier son placement en centre de
rétention, mais elle fait toujours l'objet d'une obligation de quitter
le territoire. Elle a fait appel de la décision, un recours qu'un juge
administratif doit désormais examiner.
Par RT France