
Le négociateur en chef américain a par ailleurs confirmé que les tarifs
douaniers allaient augmenter
vendredi, comme l’avait annoncé Donald
Trump ce week-end.
Les discussions entre les Etats-Unis et la Chine, prévues jeudi 9 et vendredi 10 mai, à Washington, s’annoncent tendues.
Robert
Lighthizer, le représentant au commerce américain, a en effet accusé
ses homologues chinois d’être revenus sur des engagements pris au cours
de la dernière séance de négociation, à Pékin, évoquant un « repli ». La Chine « essaie de revenir sur des éléments de langage qui avaient été clairement négociés », a renchéri le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin. Les deux négociateurs n’ont pas précisé quels points étaient en cause.
Après
des semaines de propos encourageants, le président des Etats-Unis,
Donald Trump, a brusquement changé de ton la veille. Il a menacé sur son compte Twitter
d’augmenter les taxes sur certains produits importés aux Etats-Unis
pour protester contre une négociation qui avance à ses yeux « trop lentement », du fait, selon lui, de la tentative de Pékin de « renégocier ».
« Les Etats-Unis perdent depuis des années de 600 milliards à 800 milliards de dollars [jusqu’à 710 milliards d’euros] par an sur le commerce. Avec la Chine, nous perdons 500 milliards de dollars. Désolé, nous n’allons plus faire comme ça ! »,
a-t-il ajouté, lundi matin, sur le même canal. Une fois n’est pas
coutume, il a reçu le soutien du chef de la minorité démocrate du Sénat,
Chuck Schumer (Etat de New York), pourtant ordinairement très critique
de son administration.
Déficits commerciaux record avec Pékin
Robert
Lighthizer a attendu la fermeture des marchés américains pour accuser
la Chine. Ces derniers avaient, en effet, ouvert nettement à la baisse,
après les propos de Donald Trump, dimanche, avant de remonter
progressivement dans la journée.
La bonne santé de
l’économie américaine s’accompagne depuis le début de l’année de
déficits commerciaux record avec Pékin. Ces chiffres exaspèrent le
président des Etats-Unis, qui souhaitent que la Chine achète davantage
de produits américains, notamment agricoles. Mais l’enjeu le plus
délicat des négociations porte sur l’ouverture du marché chinois aux
entreprises américaines et sur un véritable respect de la propriété
intellectuelle.
Selon la presse américaine, citant des
sources à la Maison Blanche, l’un des différends qui aurait précipité le
coup de semonce américain porterait ainsi sur la traduction des
engagements de Pékin à changer de comportement. Washington voudrait
qu’ils soient inscrits dans la loi, alors que la Chine voudrait se
contenter de procédures réglementaires jugées moins coercitives par les
Etats-Unis.
Les deux pays ont intérêt, l’un comme
l’autre, à conclure un accord. Il est d’ailleurs anticipé de longue date
par les experts. Donald Trump répète souvent que la forte croissance
américaine place les Etats-Unis en position de force, mais une guerre
commerciale à outrance finirait par peser sur l’économie.
Délicates tractations
Washington
et Pékin ont déjà repoussé les échéances au cours des derniers mois.
Donald Trump avait déjà menacé la Chine d’une augmentation de droits de
douane à partir du 1er mars si les deux parties ne
parvenaient pas à conclure à cette date, avant d’y renoncer. De même,
l’hypothèse d’un sommet avec son homologue, Xi Jinping, souvent évoquée,
ne s’est pas concrétisée jusqu’à présent.