Mercredi, en Espagne, la garde civile a découvert une valise remplie de
39 kg de cocaïne dans l’avion
de réserve qui devançait l’appareil du
président brésilien Jair Bolsonaro.
Ce ne devait être qu’une pause technique,
une brève escale avant que l’avion de réserve qui devançait l’appareil
officiel du président brésilien, Jair Bolsonaro, reprenne sa route pour
Osaka, au Japon, où est organisée la réunion du G20. Mais rien ne s’est
passé comme prévu.
Ce
mercredi 26 juin, à Séville, en Espagne, la garde civile découvre, lors
d’un banal contrôle douanier à l’aéroport San Paul, une valise remplie
de 39 kg de cocaïne, emballés dans 37 paquets… Son propriétaire présumé,
l’un des quelque vingt militaires des forces aériennes brésiliennes qui
voyageaient à bord, n’avait même pas pris soin de camoufler les briques
de poudre sous des vêtements.
A Séville, les autorités ont beau être
habituées aux « mules » qui transportent de la drogue du Brésil, elles
ne s’attendaient pas à un tel coup de filet. Encore moins parmi
l’équipage d’un voyage officiel.
« BolsoNarcos »
Gêné,
le leader de l’extrême droite brésilienne, ancien du bataillon de
parachutistes de Rio de Janeiro, a tenté de sauver l’image de l’armée
salie par une potentielle brebis galeuse. « Les forces armées
représentent un contingent de près de 300 000 hommes et femmes formés
selon les principes les plus intègres de l’éthique et de la morale », écrit-il sur Twitter, promettant, si le cas était avéré, que le militaire serait « jugé
conformément à la loi ». « C’est évident que, compte tenu de la
quantité de drogue, il ne l’a pas acheté au coin de la rue, non ? Il
travaillait comme mule. Une mule qualifiée, disons », a aussi confié le général Hamilton Mourao, vice-président brésilien.
Dont acte ? Le sergent n’en était pas à son premier voyage présidentiel.
Cette petite main présumée à la solde de barons de la drogue avait déjà
accompagné le chef d’Etat à plusieurs reprises. C’est assez pour que
les anti-Bolsonaro se déchaînent sur les liens qu’entretiendraient le
chef d’Etat, élu sur ses gages d’honnêteté, et la pègre.
Sur Twitter, parmi les « mèmes » les plus populaires figure une affiche du film Narcos, contant la vie de Pablo Escobar, rebaptisé « BolsoNarcos », avec pour acteur principal Jair Bolsonaro. Accompagné du mot-clé #Aerococa,
on trouvait également une fausse publicité pour la compagnie aérienne
« Milicia Airlines », référence aux amitiés troublantes du sénateur
Flavio Bolsonaro, fils du président, avec les milices de Rio promettant
en montrant l’avion présidentiel : « Voyagez heureux avec Milicia Airlines, limite de bagage : 39 kg ».
Mercredi, le juge d’instruction de la capitale andalouse a ordonné le
placement en détention préventive sans caution du sergent de 38 ans,
accusé de délit contre la santé publique. L’avion de Jair Bolsonaro a,
pour sa part, dévié sa route, faisant escale à Lisbonne au lieu de
Séville. Le cabinet présidentiel n’a pas précisé les raisons de ce
changement.

