Après le discours du président sud-africain Cyril Ramaphosa sur l’état
de la nation, il y a deux
semaines, c’était au tour de son ministre des
Finances de se présenter devant le Parlement du Cap, ce mercredi 26
février. Tito Mboweni a exposé son budget 2020, dans un contexte de
crise économique et financière pour le pays.
Avec notre correspondante à Johannesburg, Claire Bargelès
Victime d'une faible croissance, d'une dette qui ne cesse de grimper et d'un taux de chômage qui frôle les 30 %, l‘économie sud-africaine est en crise.
Face à ces contraintes, le ministre a annoncé vouloir réduire les
dépenses pour la rémunération des travailleurs du secteur public.
Comme
l’année dernière, Tito Mboweni a tenu à appuyer son propos à l’aide de
sa métaphore botanique préférée : il s’est à nouveau présenté avec un
Aloès du Cap, une plante qui selon lui « survit et parvient à pousser lorsque les temps sont durs ».
Les Sud-Africains devront s’inspirer d’une telle résilience, puisque la
croissance devrait atteindre 0,9 % en 2020 et en conséquence, le
déficit fiscal devrait grimper à 6,8 % du PIB, soit son plus haut niveau
depuis 28 ans.
10 milliards en moins pour les agents de l'État
Contrairement
à ce qui était attendu, le ministre des Finances n’entend pas augmenter
la TVA et souhaite même diminuer l’impôt sur les sociétés pour aider la
croissance. Mais pour contrôler les dépenses, il souhaite s’attaquer au
poids que représentent les agents de l’État : un peu moins de 10
milliards d’euros devront, d’ici trois ans, être amputés de l’enveloppe
dédiée à leur rémunération.
À voir si cet exercice acrobatique
saura parler à l’agence de notation Moody’s, la seule à n’avoir pas
encore placé l’Afrique du Sud en catégorie spéculative. Elle devrait
réviser sa note dans moins d’un mois.
Par RFI