Une mission de la Communauté économique des États de l'Afrique de
l'Ouest (Cédéao) pilotée par
plusieurs chefs d'État de l'organisation
devait se rendre en Guinée ce vendredi.
Selon deux sources haut placées, la Cédéao, présidée par le chef
d'État nigérien, Mahamadou Issoufou, envisageait d'envoyer ce vendredi
une délégation en Guinée, à quelques jours des élections législatives et
du référendum pour une nouvelle Constitution.
La mission de haut
niveau aurait dû regrouper quatre présidents : le Nigérian Muhammadu
Buhari, le Ghanéen Nana Akufo Ado, le Burkinabè Roch Christian Kaboré et
le Nigérien et dirigeant en exercice de l'institution régionale,
Mahamadou Issoufou. Selon nos informations, le président guinéen Alpha
Condé aurait été approché par la Cédéao, mais le chef d'État a opposé
une fin de non recevoir à la délégation. La mission a donc été avortée.
Les capitales ouest-africaines ont redoublé d'efforts
Cela
faisait plusieurs jours que la Cédéao menait de démarches pour tenter
de résoudre la crise en Guinée. Les capitales ouest-africaines ont
redoublé d'efforts diplomatiques, selon des sources proches de la
Cédéao. Celle-ci, comme elle l'a fait en Guinée-Bissau, tient au
sacro-saint principe du respect de la Constitution et toute tentative de
remise en cause des textes fondamentaux d'un pays membre est vouée à
l'échec.
La
Cédéao est jusqu'ici restée silencieuse sur la tenue du double scrutin
en Guinée prévu ce dimanche. Un double scrutin que l'opposition, réunie
au sein du FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution,
appelle à boycotter.
D'après une source proche du chef de l'État
nigérien, il a reçu en décembre, deux émissaires du président Alpha
Condé. Ils effectuaient alors une tournée des pays de la Cédéao pour
vendre le référendum sur la Constitution. Le président nigérien aurait
alors expliqué que pour lever toute équivoque sur le référendum
constitutionnel, il serait nécessaire que le président guinéen annonce
clairement son intention de ne pas se présenter à la prochaine élection
présidentielle. Mahamadou Issoufou, aurait même recommandé à son
homologue guinéen, de repousser les élections législatives, afin de
permettre à la Céni, de réviser le fichier électoral, vivement contesté
par l'opposition.
Par RFI