Pékin a annoncé l’expulsion de trois journalistes du Wall Street Journal
en réaction à un éditorial
publié par le média américain au début du
mois, intitulé « La Chine est le vrai homme malade de l’Asie »
et critiquant la gestion de la crise sanitaire actuelle par les
autorités chinoises.
De notre correspondant à Pékin,
S’il n’est pas rare de
voir Pékin refuser le renouvellement de la carte de presse à des
journalistes occidentaux, c’est une décision inédite prise par les
autorités que d’expulser trois journalistes d’un même média étranger.
Leur tort : travailler pour le Wall Street Journal, qui a publié au début du mois un éditorial critiquant la gestion de l'épidémie de coronavirus, par les autorités chinoises. Un éditorial signé par un universitaire non salarié du journal.
Le ministère des Affaires étrangères avait demandé en vain des excuses publiques pour un article jugé raciste.
Plus de 2 000 morts liés au coronavirus
Cet
épisode montre la tension au sein de l’appareil communiste, sous la
pression de sa population, elle aussi très en colère contre l’attitude
de son gouvernement. Le bilan de l'épidémie de coronavirus a franchi, ce
mercredi, la barre des 2 000 morts en Chine.
Ces expulsions
interviennent aussi au lendemain d’une décision de Washington qui
considère désormais les journalistes de médias officiels chinois,
opérant sur le sol américain, comme des agents de l’État communiste. Une
nouvelle désignation qui vise à lutter contre l’influence de Pékin dans
le pays.
Les trois journalistes, deux Américains et un
Australien, ont désormais cinq jours pour quitter le territoire chinois,
alors que l’une d’elle est bloquée à Wuhan, ville soumise à l’isolement
depuis près d’un mois.
Mise à jour le 20.02 à 4h30 : réaction des Américains
Les États-Unis condamnent l’expulsion par la Chine des trois correspondants du Wall Street Journal, écrit Mike Pompeo dans son communiqué. « Les
pays adultes et responsables comprennent qu’une presse libre rapporte
des faits et exprime des opinions. La réponse adaptée est d’apporter des
contre-arguments, pas de restreindre la liberté d’expression », a déclaré Mike Pompéo.
Par RFI