À moins de huit mois de la présidentielle et pour décrisper quelque peu
un climat politique tendu, le
président ivoirien Alassane Ouattara
octroie un siège supplémentaire à l’opposition au sein de la CEI. Un
moyen de faire entrer à la Commission électorale un représentant des
grands partis d’opposition qui ont refusé d’y siéger lors de sa création
l’an dernier.
Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto
Début
2019, pour se conformer à un arrêt de la Cour africaine des droits de
l’homme et des peuples qui estimait que la Commission électorale
ivoirienne devait être réformée, le gouvernement ivoirien avait engagé
des discussions avec les partis et la société civile.
Ces
discussions ont tourné court. L’opposition voulait tout remettre à plat
alors que le pouvoir n’envisageait qu’une recomposition. Les principaux partis d’opposition ont claqué la porte et refusé de siéger, laissant les trois sièges réservés à l’opposition à de petits partis.
La commission centrale passerait de 15 à 16 membres
Depuis, l’opposition significative n’a de cesse de réclamer une CEI consensuelle. « Après
examen des doléances formulées par l’opposition et la société civile
ainsi que la rencontre du président du FPI avec le vice-président de la
République, le président de la République a signé une ordonnance
modifiant la loi sur la CEI en vue de permettre l’attribution d’un siège
dans cette commission aux partis de l’opposition dont la représentation
au Parlement est la plus significative », a répondu le porte-parole du gouvernement Sidi Touré ce mercredi en Conseil des ministres.
Sans
le nommer, le communiqué désigne donc le PDCI. La commission centrale
passerait ainsi de 15 à 16 membres. Les commissions locales ont droit
également à un siège supplémentaire octroyé à l’opposition, passant de 7
à 8 membres.
Cette question de l’inclusivité de la CEI doit
d’ailleurs revenir sur la table des magistrats de la Cour africaine des
droits de l’homme et des peuples, à la demande de l’opposition, le 12
mars prochain. Leur décision sera d’ailleurs scrutée de très près par
les partenaires internationaux de la Côte d’Ivoire.
Par RFI