Mark Zuckerberg et le “métavers”
“Métavers” n'est pas un mot inventé par Mark Zuckerberg, il a été utilisé pour la première fois dans le roman de Neal Stephenson, Snow Crash, paru en 1992, pour désigner une convergence des réalités physique, augmentée et virtuelle dans un espace en ligne partagé. Le livre se concentre sur un homme nommé Hiro, un programmeur et livreur de pizza qui entre dans le métavers par le biais de google et de son casque. En 2020, Matthew Ball a publié un essai présentant les clés d'identification d'un métavers, notant qu'il doit impliquer à la fois le monde physique et le monde virtuel, avoir une économie complète et offrir une interopérabilité sans précédent, les utilisateurs pouvant transporter leurs avatars et leurs biens d'un endroit à l'autre du métavers. Cela ne signifie pas pour autant que Facebook sera le propriétaire et le maître de ce nouvel univers, mais qu'il sera contrôlé de manière centralisée par différents acteurs. Mark Zuckerberg veut prendre de l'avance afin d'avoir une présence plus immédiate dans ces mondes.
Nous sommes déjà bien préparés à un métavers complexe. Les lunettes utilisées par le protagoniste de Snow Crash pourraient être les lunettes Oculus, qui sont en fait la propriété de Facebook (ainsi que d'autres lunettes de réalité virtuelle sur le marché), et il existe déjà des espaces virtuels dans lesquels les gens peuvent coexister avec d'autres, fonctionnant sous des monnaies virtuelles (basées sur des monnaies réelles ou des crypto-monnaies), et la réalité augmentée est déjà utilisée dans de nombreux jeux vidéo, ainsi que dans le monde de la réalité virtuelle. Ce n'est qu'une question de temps avant que nous entrions dans le métavers, un univers parallèle au nôtre en format virtuel. Certains considèrent le jeu Second Life, en 2003, comme l'un des premiers pas vers le métavers. Dix-huit ans plus tard, le progrès offre une voie plus claire.
Selon Mark Zuckerberg, le métavers offrira des opportunités aux créateurs et aux artistes ou aux personnes qui souhaitent travailler à distance, loin des centres urbains. Le métavers pourrait aider à connecter les gens du monde entier, même lorsqu'ils sont séparés, ce qui est la mission principale de Facebook depuis le début. Le PDG envisage notamment un lieu virtuel où les gens peuvent accéder à l'éducation et vivre avec d'autres personnes sans avoir besoin de se trouver dans le même espace.
Bien qu'aucune annonce officielle n'ait encore été faite concernant les nouvelles plateformes ou les projets destinés à animer le métavers, celui-ci sera sans aucun doute l'un des axes de travail de Facebook pour les prochaines années et pourrait définir la manière dont l'humanité utilise l'internet.
Via GQ México y Latinoamérica.