Le gouffre entre
ce que les médias occidentaux diffusent sur la Corée du Nord et la
situation réelle
dans le pays est vertigineux, a estimé Loretta Napoleoni, experte internationale sur le financement du terrorisme et la lutte contre Daech*, dans un entretien accordé à Sputnik.
dans le pays est vertigineux, a estimé Loretta Napoleoni, experte internationale sur le financement du terrorisme et la lutte contre Daech*, dans un entretien accordé à Sputnik.
La
Corée du Nord est un État qui se développe rapidement et qui aspire à
s'intégrer dans le monde en tant que puissance régionale et même
internationale, et non pas comme un pays paranoïaque avec une économie
régressive comme le présente la presse occidentale, a indiqué à Sputnik
Loretta Napoleoni, experte internationale sur le financement du
terrorisme et la lutte contre Daech*.
«La couverture médiatique de la transformation de la Corée du Nord
terrifie. Apparemment, les journalistes n'ont aucune idée ni de
l'histoire de la région, ni des forces politiques principales
d'aujourd'hui. De toute évidence, la plupart des hommes politiques
semblent eux aussi complètement ignorants», a précisé Mme Napoleoni.
Une refonte de l'État
Selon l'interlocutrice de Sputnik, au niveau régional et
international, Pyongyang occupe aujourd'hui une position plus forte
qu'auparavant. Elle a souligné que c'est le dirigeant nord-coréen qui
avait assuré une telle reprise dans le pays.
«Il est pragmatique et il a une vision claire
du monde qui est très différente de celle de ses prédécesseurs.
Contrairement à Kim Il-sung, qui a abattu le colonialisme, ou Kim
Jong-il, qui a grandi dans un contexte de guerre froide, Kim Jong-un
appartient à la génération Y, il comprend la mondialisation et sait
qu'il est compliqué de s'opposer au monde. En même temps, il sent qu'une
opposition traditionnelle entre l'est et l'ouest de l'époque de la
guerre froide n'est plus viable. Pour survivre, la Corée du Nord doit se
développer du point de vue économique, et c'était son message depuis le
début.»
Les essais nucléaires
Comme l'a souligné Mme Napoleoni, les essais nucléaires «très
publics» menés par la Corée du Nord en 2017 ont joué un rôle crucial
dans la réalisation de cette autonomie. Selon elle, certains pays
occidentaux doutaient que Pyongyang dispose d'une telle force.
Maintenant, il est évident que la Corée du Nord est une puissance
nucléaire à part entière.
«Il est clair que Kim Jong-un n'a pas intérêt à
être le premier à effectuer une frappe. Il veut tout simplement qu'on
le laisse tranquille, ce que les pays occidentaux
devraient faire. Sauf s'ils souhaitent s'engager dans une guerre contre
Pyongyang, ce qui engendrera la destruction de l'humanité, et ils ne le
veulent pas, bien entendu, l'existence du pays sera ainsi assurée.»
D'après
l'interlocutrice de Sputnik, «les dirigeants mondiaux doivent accepter
ce fait, ainsi qu'établir des relations diplomatiques avec la Corée du
Nord et lever les sanctions absurdes».
Les ambitions des États-Unis
Loretta Napoleoni estime que les autorités américaines utilisent la
menace nord-coréenne afin de renforcer leurs positions dans la région
Asie-Pacifique et d'y augmenter leurs ventes d'armes.
«L'emprise des États-Unis
dans la région ne cesse de s'affaiblir depuis que la Chine a commencé à
devenir la principale puissance militaire. Et quand la Chine dépassera
les États-Unis dans ce domaine, leur position deviendra intenable. Et
les États-Unis le savent.»
Selon Mme Napoleoni, le Japon est déjà prêt à reconnaître qu'il n'est
plus une puissance influente dans la région. En outre, Moon Jae-in a
entamé un dialogue avec Kim Jong-un qui a déjà porté ses fruits.
Source: fr.sputniknews.com