Après la signature d'un accord politique en vue de la création du
parti unifié RHDP, Henri Konan
Bédié a reçu Jeune Afrique pour clarifier
sa position. Et tenter d'éteindre le feu qui couve dans son parti, le
PDCI.
Depuis la diffusion, le 16 avril, d’un accord politique pour la création du parti unifié,
signé quelques jours plus tôt par des représentants des partis du RHDP
(l’UPCI, le PIT, le MFA, l’UDPCI, le PDCI et le RDR), les militants et
cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) sont dans
l’expectative. Leur formation sera-t-elle amené à disparaître en
fusionnant dans un ensemble commun nommé RHDP ? Henri Konan Bédié a reçu Jeune Afrique
dans le bureau de son imposante demeure de Daoukro (Centre) pour tenter
de calmer le mécontentement qui couve au sein de ses troupes.
« Le PDCI vit et vivra toujours »
« Le document que nous avons signé
est un accord politique et non un manifeste comme annoncé
précédemment. Il renforce l’alliance existante entre les partis
politique membres du RHDP, mais ne fait nullement allusion à la
dissolution du PDCI-RDA. Le PDCI vit, vivra et vivra toujours »,
explique-t-il d’emblée.
Alors que l’accord politique doit désormais être adopté par chacun
des six partis – le RDR, l’UPCI et l’UDPCI ont déjà annoncé que leurs
congrès extraordinaires auraient lieu respectivement le 5 mai, le 28
avril et le 12 mai -, Henri Konan Bédié assure que le PDCI n’a pour le
moment adopté aucun calendrier. « Notre parti est un mouvement autonome,
souverain. Il décidera au moment voulu d’examiner ce document en bureau
politique et peut être plus tard en convention ou en congrès »,
déclare-t-il.
Le président du PDCI reste également flou sur un autre sujet, quant
on lui demande s’il a validé les statuts du parti unifié proposés par le
comité de haut niveau, statuts qui prévoient une période de transition
de 12 à 18 mois à chacune des formations pour s’auto-dissoudre et
rejoindre le RHDP. « Il faut s’en tenir à l’accord politique, à ce qu’il contient et à rien d’autre », explique-t-il.
Nous souhaitons un soutien du RDR au PDCI pour la présidentielle de 2020
En revanche, l’ancien président
ivoirien se veut intransigeant sur la question de l’alternance en 2020 :
« Le PDCI présentera un candidat au RHDP pour l’élection de 2020. Nous
sommes en discussion avec nos alliés pour qu’ils nous soutiennent.
Le PDCI a soutenu par deux fois le candidat du RDR pour en faire le
candidat du RHDP. Nous souhaitons un soutien de leur part en 2020. »
Que se passera-t-il si le RDR se refuse à le faire ? « Nous
appliquerons la démocratie. Chacun se présentera et nous irons aux
élections », répond Bédié. « Si Ouattara ne veut pas de l’alternance,
nous irons la chercher », précisent ses proches.
Aucun désaccord avec Ouattara ?
Henri Konan Bédié refuse de dire s’il a abordé cette question avec le
président Alassane Ouattara lors de leur tête-à-tête le 10 avril. « Ce
que ne dit pas l’accord politique, il m’est interdit d’en parler »,
dit-il tout en assurant qu’ADO et lui sont sur la même longueur d’onde.
« Nous avons signé l’accord politique ensemble, cela va de soi. »
Et de conclure : « Au moment donné les deux poids lourds qui font la politique ivoirienne savent toujours s’entendre. »
Source: jeune afrique