![LUDOVIC MARIN/AFP De Gauche à droite : les présidents mauritanien, français, tchadien, burkinabé, nigérien et malien lors d’une réunion du G5 Sahel à Nouakchott, le 2 juillet 2018, en marge du sommet de l’Union africaine.](https://img.lemde.fr/2018/07/16/643/0/6720/3360/768/0/60/0/afc0a76_7663-tl00jr.yu0p.jpg)
Le changement d’état-major a été décidé après l’attaque contre le QG de
la force conjointe à Sévaré
qui avait fait trois morts, dont deux
militaires maliens.Le chef d’état-major adjoint mauritanien, le général Hanena Ould Sidi, a été nommé commandant de la force antidjihadiste du G5 Sahel, succédant ainsi au général malien Didier Dacko, avec pour adjoint le général tchadien Oumar Bikimo, a-t-on appris, samedi 14 juillet, de sources officielles à Nouakchott et à NDjamena.
La décision de remplacer
le général Dacko et son adjoint burkinabé, le colonel major Yaya Séré, a
été prise lors d’un sommet du G5, organisation régionale regroupant la
Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, le 2 juillet
à Nouakchott, en marge du sommet de l’Union africaine (UA), selon des
participants, mais n’a pas été annoncée officiellement.
Elle fait suite à un attentat djihadiste survenue le 29 juin contre
le quartier général de la force conjointe à Sévaré, dans le centre du
Mali, qui avait fait trois morts, dont deux militaires maliens de cette
force, outre deux assaillants, à trois jours de cette réunion en
présence du président français Emmanuel Macron.
« Le général Hanena Ould Sidi a été officiellement nommé à la tête de la force conjointe du G5 Sahel », a déclaré à l’AFP une source officielle mauritanienne.
Le général Ould Sidi a notamment dirigé dans son pays les
renseignements militaires, un domaine dans lequel la force du G5 Sahel
montre de nombreuses carences, selon l’ONU et des experts.
Exécution sommaire
Le lendemain de l’attentat, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait dénoncé des « failles » au sein de l’état-major de la force du G5 Sahel. « Si l’état-major a été attaqué, c’est qu’il y a énormément de failles que nous nous devons de corriger si nous voulons stabiliser la région du Sahel », avait-il dit.
Le commandant adjoint de la force sera le général Bikimo, plusieurs
fois chef d’état-major particulier au ministère tchadien de la défense,
commandant du contingent tchadien en Centrafrique, dans le cadre de
l’intervention militaires régionale en Centrafrique en 2006-2007, puis
entre 2008 et 2013, a annoncé de son côté la radio d’Etat tchadienne.
Cette figure de l’armée tchadienne connaît bien le Mali, pour y avoir commandé les forces du Tchad envoyées en 2013 pour chasser
les djihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du pays. Il avait
ensuite servi comme chef adjoint de la force militaire de la Mission de
l’ONU (Minusma), en 2015-2016.
Le G5 Sahel a réactivé en 2017 son projet de force conjointe,
initialement lancé en 2015, avec l’appui de la France, qui conduit au
Sahel l’opération « Barkhane » contre les djihadistes.
Paris y voit un possible modèle de prise en main par les Etats
africains de leur propre sécurité. Mais sa mise en œuvre est marquée par
des problèmes de financement, malgré des promesses de quelque
420 millions d’euros, et des accusations de violations des droits
humains.
Quelques jours avant l’attentat contre le QG de Sévaré, la Minusma
avait annoncé qu’une enquête de sa division des droits humains concluait
à l’exécution sommaire de douze civils par le bataillon malien de cette
force le 19 mai à Boulkessy, dans le centre du Mali.
Le Monde.fr avec AFP