LES JOURS DU RDPC SONT COMPTÉS. IL MOURRA AVEC SON FONDATEUR OU AVEC LE
DÉPART DE CE DERNIER DU POUVOIR.
Un parti c’est une idéologie, une histoire, des faits d’armes, un
projet, une capacité à se renouveler, une adhésion populaire et des
leaders capables de fixer le cap et d’insuffler l’espoir. Voilà pourquoi
malgré les scandales de corruption qui agitent l’ANC de Mandela, ce
parti continue d’être plébiscité en Afrique du Sud.
En
contrario, le RDPC est un parti marqué par la corruption, le tribalisme,
les crimes, la gerontocratie, l’hyperprésidentialisme, la truanderie,
l’hypercentralisme des pouvoirs, le blocage de l’ascenseur social, la
répression politique et le mobutisme.
Ce que je dis est simple:
le RDPC vit ses derniers heures. Et tel un poulet à l’agonie qui lance
un dernier coup de patte, les agitations sécurocrates et répressives du
régime Biya relèvent davantage des soubresauts d’un mort que de la
vitalité d’une femme ou d’un homme à la fleur de l’âge.
Étant
bâtit autour de la figure tutélaire de son fondateur, Biya en
l’occurrence, le RDPC peut difficilement survivre à sa disparition. Le
machiavélisme (l’opération épervier) et l’obsession sécuritaire de Biya
participent de cette nécrologie politique annoncée. En effet, Paul Biya a
de son vivant fait le procès de son régime. Tous ceux et celles qui
pouvaient « légitimement » prétendre à sa succession ont été jeté.e.s au
gnouf. Il a au fil des années transformé son parti en un panier à
crabes à sa seule gloire et pour assouvir son obsession sécuritaire. Ce
faisant, je le redis encore, il a posé les jalons de la destruction du
parti qu’il a créé.
Ce parti est traversé par des contradictions
et des incohérences internes qui finiront par avoir raison de lui. Il
repose sur du sable mouvant. C’est la course à l’ascension sociale qui
le rend encore « attractif ». Aucun camerounais, je dis bien aucun ne
défend ce régime par conviction. Celles et ceux qui le défendent le font
soit parce qu’ils en tire un bénéfice directement ou indirectement,
soit par solidarité ethnique soit par haine ou exclusion des autres
partis. Tout le reste n’est que poudre de perlimpinpin.
Bien sûr
qu’à sa mort, il y aura toujours quelques thuriféraires ou nostalgiques
prêts à le défendre bec et ongle et à reprendre le bateau RPDC. Mais il
sera trop tard car ce parti est sans attaches. Les sections et
sous-sections sont en réalité des tremplins pour accéder à la mangeoire.
Ils sont nombreux à voir dans la carte du parti le plus court chemin
pour avoir un poste au sein de l’administration. C’est la possibilité
de changer d’échelon, d’augmenter de grade, voire de s’enrichir
rapidement « le parti au pouvoir n’est souvent qu’un lieu
d’agglutination des abeilles politiques réunies par le miel des
finances publiques. Le marketing politique à outrance cherche bien
souvent à masquer le désert idéologique et le déficit stratégique
d’une organisation qui ne vit que par la vampirisation de l’État »
Bref, le principe génératif et unificateur des jongleries
intellectuelles actuelles autour de ce parti c’est le ventre, c’est la
peur de ne plus manger, de manger peu ou mal. Au premier coup de vent,
les thuriféraires d’aujourd’hui changeront plus rapidement de direction
que ne l’a fait Pierre vis-à-vis de Jésus.
Si le régime survit à
la disparition de Biya c’est sera uniquement à cause de l’ingérence
extérieure (comme on a pu voir au Togo et au Gabon) combinée à
l’indolence, à la peur des camerounais(es). Ce qui ne risque pas
d’arriver.
Par Christian DJOKO