
Ramazani Shadary, dauphin malheureux du président Joseph
Kabila lors des élections du 30
décembre 2018 en RDC et secrétaire
permanent du Parti du peuple pour reconstruction et la démocratie
(PPRD), a revendiqué le 2 mars pour son parti la direction des deux
institutions.
Emmanuel Ramazani Shadary,
qui s’exprimait le 2 mars à Kinshasa devant les élus PPRD aux
législatives nationales et provinciales, a déclaré le PPRD, fort de ses
116 députés nationaux, « première force politique au sein du Front
commun pour le Congo (FCC) », l’autre grande coalition dirigée par
Joseph Kabila et première force politique du politique du pays.
« Au terme du décompte fait à ce jour, il revient au PPRD de
conduire le gouvernement et de travailler dans la cohésion avec la
plateforme Cach [Cap pour le changement, la coalition formée autour du nouveau président, Félix Tshisekedi], notre nouvel allié au sein de la coalition », a poursuivi Ramazani Shadary.
Majoritaire au Parlement,
le PPRD souhaite également prendre la direction du bureau définitif de
l’Assemblée nationale, dont « le président devra tout naturellement
provenir de vos rangs en considération du nombre des députés PPRD », a
ajouté Shadary à l’attention des députés de son camp. Une décision qui
devrait être facilitée, estime-t-il, par le fait que « le PPRD et l’UDPS
du président Tshisekedi sont identiques idéologiquement ».
Les ex-collaborateurs de Joseph Kabila hués par la foule
En gardant la mainmise sur la primature et l’Assemblée, Joseph Kabila
pourrait continuer à influer sur les secteurs sécuritaire, économique,
politique, social et diplomatique, et sur la reforme institutionnelle.
Mais la population ne l’entend pas de cette oreille. Plusieurs centaines de Congolais qui se sont invités à la présentation du programme d’urgence de 100 jours de Félix Tshisekedi,
le 2 mars à Kinshasa, ont copieusement conspué les ex-collaborateurs de
Joseph Kabila encore en fonction aux côtés du nouveau chef de l’État.
Par des chants et cris, ils ont demandé au nouveau président de ne pas
reconduire dans la prochaine équipe gouvernementale ceux qui ont
travaillé avec Joseph Kabila.
La Constitution impose que le Premier ministre, comme le président de
l’Assemblée nationale, soit désigné au sein de la coalition majoritaire
au Parlement. Cap pour le changement (Cach) dirigée par Félix
Tshisekedi et Vital Kamerhe, ne compte que 47 députés nationaux, la coalition Lamuka, qui a soutenu la candidature de Martin Fayulu
à l’élection présidentielle, n’en compte que 97, dont 22 pour le MLC de
Jean-Pierre Bemba, 8 pour la dynamique de l’opposition de Martin Fayulu
et 63 pour Ensemble, de Moise Katumbi.
Par Jeune Afrique