Pendant des
décennies, de nombreux pays conservaient leur or aux États-Unis. La
situation a pourtant
connu de sérieux changements l'an dernier quand la Turquie a rapatrié toutes ses réserves des coffres américains, puis que l'Allemagne et les Pays-Bas ont suivi partiellement son exemple. Aujourd'hui, l'Italie a annoncé qu'elle comptait faire de même.
connu de sérieux changements l'an dernier quand la Turquie a rapatrié toutes ses réserves des coffres américains, puis que l'Allemagne et les Pays-Bas ont suivi partiellement son exemple. Aujourd'hui, l'Italie a annoncé qu'elle comptait faire de même.
Y a-t-il de l'or dans les coffres?
La volonté des banques centrales d'accumuler un maximum d'or serait tout à fait légitime: c'est l'unique actif de change à n'être pas soumis aux risques inhérents aux monnaies. A présent que la géopolitique est passée au premier plan, que des guerres commerciales se sont déclarées, que les économistes s'attendent à l'effondrement du marché boursier américain, promettent un avenir flou au dollar et une récession globale, les lingots sont particulièrement d'actualité.
Il y a dix ans, près de 60 pays stockaient leur or aux États-Unis
- essentiellement pour protéger les réserves en cas de conflits armés
et accroître la liquidité. Après tout, la bourse de New York (NYMEX)
effectue les plus grandes transactions de ce métal précieux.
L'or est stocké à proximité de la plateforme commerciale pour réduire
les frais de transport, qui sont très élevés dans le cas des métaux
précieux à cause du coût des assurances dans ce secteur. Des frais de
plusieurs millions dans le cadre du transport de l'or ne sont donc
versés qu'en cas de nécessité politique ou économique extrême.
La volonté de rapatrier les lingots des États-Unis est donc très révélatrice, d'autant que ces dernières années circulent de plus en plus de doutes autour du fait que les Américains stockent correctement l'or d'autres pays.
Le
Trésor américain affirme que 261 millions d'onces d'or sont conservées à
Fort Knox et dans d'autres coffres. Mais le dernier audit remonte aux
années 1960; et toutes les tentatives d'organiser une nouvelle
vérification ont été bloquées par le Congrès.
Certains supposent que les Américains utilisent tout simplement l'or
des autres à leurs fins: ils le louent aux banques qui l'utilisent sur
le marché afin de contrôler la valeur du métal précieux.
D'où une question légitime: Washington est-il prêt à rendre à tout moment l'or n'appartenant pas aux États-Unis? De plus en plus de pays rapatrient leurs lingots pour ne pas prendre de risques.
Rendez ce qui ne vous appartient pas
La vague de rapatriement de l'or a commencé en 2012, quand le Venezuela a annoncé qu'il faisait revenir des USA ses 160 tonnes d'or - soit 9 milliards de dollars environ. Le président Hugo Chavez avait déclaré à l'époque qu'il fallait rapatrier d'urgence les lingots car ils risquaient devenir des otages de Washington et se transformer en instrument de pression.
C'est
exactement ce qui s'est produit six ans plus tard. En octobre-novembre
2018, la Banque d'Angleterre a bloqué le transfert d'or au Venezuela
pour la somme de 1,2 milliard de dollars. L'agence de presse Bloomberg
avait alors informé que Washington serait derrière cette décision.
En 2014, la Banque centrale des Pays-Bas a fait revenir de New York à
Amsterdam 120 tonnes d'or - soit presque 4 millions d'onces. Il ne
reste donc plus aux États-Unis que 30% des réserves d'or néerlandaises
contre 50% auparavant.
A Amsterdam, où se situe le siège de la Banque centrale, on expliquait alors qu'il était «déraisonnable et inutile» de continuer de stocker la moitié des réserves d'or au même endroit: «C'était peut-être d'actualité pendant la Guerre froide, mais plus maintenant».
Les analystes sont persuadés que les Pays-Bas continueront de rapatrier leur or des États-Unis afin de moins dépendre des actions imprévisibles de Donald Trump.
La
Bundesbank a également récupéré ses lingots. Berlin a lancé en 2012 le
programme de rapatriement partiel des réserves d'or stockées aux
États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les coffres de
la Banque centrale de Francfort-sur-le-Main ont fait revenir 300 tonnes
de ce métal précieux.
Enfin, en avril 2018, la Turquie a terminé l'évacuation de son or.
L'an dernier, la Banque centrale turque a acheté 187 tonnes d'or pour
devenir le plus grand acheteur souverain de ce métal précieux après la
Russie. Au total, Ankara en possède 591 tonnes (données de fin
décembre), dont 27,8 tonnes ont été transportées des États-Unis et
placées dans un coffre sur le territoire national.
Une perte de confiance
Le reflux d'or des États-Unis est pratiquement ininterrompu, pour des raisons évidentes: la hausse des taux d'intérêts de la Réserve fédérale (Fed), la pression sur l'euro et d'autres monnaies, le renforcement des risques géopolitiques et les guerres commerciales déclenchées par Washington contre le monde entier.
Sur
cette toile de fond, l'économie mondiale s'efforce de réduire sa
dépendance envers le dollar. L'or est un moyen de protection fiable
contre la crise et les troubles financiers, mais il n'est plus confié
aux Américains. Rien ne prouve que Washington, qui recourt de plus en
plus à la pression financière, ne gèlera pas les actifs des pays
«indésirables».
Quant à la Russie:
aucune inquiétude à avoir. Sa Banque centrale stocke ses réserves d'or
dans le pays. C'est ce qu'Anatoli Aksakov, président de la commission
pour le marché financier de la Douma (chambre basse du parlement russe),
avait déclaré dès l'an dernier: «Personne ne pourra mettre la main sur
l'or [russe]. Nous ne confierons notre or à personne».
La volonté des banques centrales d'accumuler un maximum d'or serait tout à fait légitime: c'est l'unique actif de change à n'être pas soumis aux risques inhérents aux monnaies. A présent que la géopolitique est passée au premier plan, que des guerres commerciales se sont déclarées, que les économistes s'attendent à l'effondrement du marché boursier américain, promettent un avenir flou au dollar et une récession globale, les lingots sont particulièrement d'actualité.
La volonté de rapatrier les lingots des États-Unis est donc très révélatrice, d'autant que ces dernières années circulent de plus en plus de doutes autour du fait que les Américains stockent correctement l'or d'autres pays.
D'où une question légitime: Washington est-il prêt à rendre à tout moment l'or n'appartenant pas aux États-Unis? De plus en plus de pays rapatrient leurs lingots pour ne pas prendre de risques.
Rendez ce qui ne vous appartient pas
La vague de rapatriement de l'or a commencé en 2012, quand le Venezuela a annoncé qu'il faisait revenir des USA ses 160 tonnes d'or - soit 9 milliards de dollars environ. Le président Hugo Chavez avait déclaré à l'époque qu'il fallait rapatrier d'urgence les lingots car ils risquaient devenir des otages de Washington et se transformer en instrument de pression.
A Amsterdam, où se situe le siège de la Banque centrale, on expliquait alors qu'il était «déraisonnable et inutile» de continuer de stocker la moitié des réserves d'or au même endroit: «C'était peut-être d'actualité pendant la Guerre froide, mais plus maintenant».
Les analystes sont persuadés que les Pays-Bas continueront de rapatrier leur or des États-Unis afin de moins dépendre des actions imprévisibles de Donald Trump.
Une perte de confiance
Le reflux d'or des États-Unis est pratiquement ininterrompu, pour des raisons évidentes: la hausse des taux d'intérêts de la Réserve fédérale (Fed), la pression sur l'euro et d'autres monnaies, le renforcement des risques géopolitiques et les guerres commerciales déclenchées par Washington contre le monde entier.
Par sputnik