
La police s’attend à la plus importante manifestation dans la ville
depuis quinze ans. Les
Hongkongais dénoncent un projet de loi qui
faciliterait considérablement l’extradition de suspects vers la Chine
continentale.
Après les avocats qui ont défilé en
silence, vendredi, des dizaines de milliers de personnes ont commencé à
se rassembler dimanche 9 juin, à Hongkong, pour protester contre un
projet de loi d’extradition qui permettrait de faciliter le transfert de
suspects en Chine afin qu’ils y soient jugés.
La
police, qui s’attend à la plus importante manifestation dans la ville
depuis quinze ans, a mobilisé plus de 2 000 agents pour l’encadrer. Les
organisateurs espèrent plus de 500 000 participants. L’opposition au
projet de loi rassemble un large front de la société hongkongaise,
allant des hommes d’affaires aux avocats et aux étudiants, aux partisans
de la démocratisation et aux communautés religieuses.
Les
participants à la marche devaient quitter le parc Victoria à 15 heures
locales (9 heures à Paris) pour se diriger vers le Conseil législatif
(LegCo) de Hongkong, où le projet de loi doit être débattu à partir de
mercredi. Les participants déjà sur place ont scandé « Pas d’extradition vers la Chine, pas de loi maléfique ! », et d’autres ont réclamé la démission de Carrie Lam, la dirigeante de l’exécutif hongkongais.
Critiques contre le système judiciaire chinois
Les
changements en perspective sur la question des extraditions visent à
simplifier les procédures permettant d’envoyer des suspects vers des
pays ou territoires tiers comme la Chine continentale, Macao et Taïwan,
en plus des 20 pays avec lesquels Hongkong dispose déjà de conventions
d’extradition. Mais c’est la perspective d’extraditions vers la
République populaire de Chine qui alarme à Hongkong.
L’ancienne
colonie britannique a été rétrocédée à la Chine en 1997 mais avec des
garanties sur son autonomie et les libertés, notamment celle de disposer
d’un système judiciaire distinct. Que ce soit dans le monde des
affaires, au sein des communautés religieuses ou dans des organisations
de la société civile, on conteste fortement l’équité et la transparence
du système judiciaire chinois.
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