
Les négociants ivoiriens du cacao lancent un cri d’alarme face à la concurrence des multinationales
installées dans le pays.
Les exportateurs locaux craignent de faire faillite si les majors ne
leur laissent pas la possibilité de poursuivre leur activité et ils
exhortent le régulateur national de la filière à rester vigilant. La
lente asphyxie des entreprises locales d’exportation de fèves se fait
par le biais du cacao « certifié durable ».
Le
cacao certifié fait le bonheur des planteurs de Côte d’Ivoire… Les
cacaoculteurs qui appliquent les méthodes de production durable vendent
le kilo de fève à un prix supérieur à celui du cacao conventionnel, qui
est de 825 francs CFA cette année.
Mais la certification est en
train d’exclure les exportateurs locaux. La prime payée au producteur a
aiguisé l’appétit des multinationales. Selon le Groupement des
négociants ivoiriens du cacao, les grands chocolatiers signent des
contrats de cacao certifié seulement avec les grands groupes présents en
Côte d’Ivoire : 97% des primes sont « exclusivement accordées à 7 multinationales ».
Depuis
deux, voire trois ans, ces majors feraient tout pour exclure
définitivement les opérateurs locaux du marché du cacao certifié… Et il
arrive même que des coopératives vendent toute leur production du cacao
conventionnel aux majors.
Les
opérateurs locaux sont donc à l’agonie. Selon le GNI, les acteurs
nationaux dans l’exportation et la transformation des fèves attendent du
Conseil café cacao, le régulateur national de la filière, qu'il fasse
son travail pour les protéger.
Par RFI