Alors que le Cameroun traverse une grave crise dans ses régions
anglophones, Patricia Scotland, la
secrétaire générale du Commonwealth, a
appelé mardi à « l’unité et au dialogue », lors d’un dîner officiel
avec le président Paul Biya.
Dès son arrivée au
Cameroun, ce mardi 19 décembre, Patricia Scotland a assisté à un dîner
officiel en compagnie du président Paul Biya, au cours duquel elle a
exprimé « sa grande tristesse » à propos des événements en zone anglophone.
Elle a également « appelé les Camerounais à préserver la paix et
l’unité, et à privilégier en toute circonstance le dialogue », ont
rapporté les médias publics.
De son côté, le président Biya
a prononcé un discours en l’honneur de son invitée, où il a réaffirmé
son engagement en faveur « du bilinguisme et du multiculturalisme », «
des atouts exceptionnels » pour le Cameroun. Dénonçant une nouvelle fois
les attaques « des extrémistes contre des membres des forces de l’ordre
isolés, au nom d’une organisation terroriste se réclamant d’objectifs
clairement sécessionnistes », il a dit vouloir « persister à la
recherche de solutions de nature à conforter l’unité nationale ».
Une situation sécuritaire très dégradée
Au cours de sa visite de
quatre jours, Patricia Scotland rencontrera également les principaux
responsables politiques du pays, de même que des représentants des
partis, de la société civile et du monde économique.
La visite de la secrétaire
générale du Commonwealth intervient en pleine dégradation de la
situation sécuritaire dans les régions anglophones du Cameroun. Quatre gendarmes ont ainsi été tués
lundi dernier dans la localité de Kembong. Une nouvelle attaque qui
porte à quinze le nombre de morts parmi les forces de sécurité en moins
de deux mois.
La crainte d’une « insurrection armée »
Cette crise aux accents
séparatistes a éclaté fin 2016, avec le début des manifestations de la
minorité anglophone – environ 20 % des 23 millions d’habitants – contre
leur marginalisation par le pouvoir central.
À
mesure que les autorités camerounaises ont accru la pression
sécuritaire et la répression des manifestations séparatistes, les rangs
des sécessionnistes se sont étoffés ces derniers mois. Dans le même
temps, les incidents violents se sont multipliés
dans l’ouest du pays, faisant craindre, selon certains observateurs et
analystes, l’émergence d’une « insurrection armée » dans la région.
Par Jeune Afrique avec AFP
Par Jeune Afrique avec AFP