Après la répression des manifestations du 21 janvier, qui a fait au
moins six morts, le cardinal
Laurent Monsengwo lance une nouvelle charge
contre les autorités congolaises.
Le cardinal Laurent Monsengwo s’est exprimé devant la
presse congolaise et internationale, mardi 23 janvier, pour condamner la
répression par les forces de l’ordre des marches initiées par les laïcs
catholiques en RDC. Au moins six personnes ont été été tuées le 21 janvier et 49 autres ont été blessées
durant ces manifestations – interdites par le gouvernement, alors que
la dispersion d’une marche similaire avait déjà fait six morts le 31
janvier 2017.
« Sommes-nous dans une prison à ciel ouvert ? Comment
peut-on tuer des hommes, des femmes, des enfants, jeunes et vieux
scandant cantiques religieux, munis des bibles, chapelets, crucifix ?
Que veut-on au juste ? Le pouvoir pour le pouvoir ou bien le pouvoir
pour le développement intégral du peuple, dans la paix, dans la justice
et la vérité ? Nous voulons que règne la force de la loi et non la loi
de la force », a déclaré le Cardinal Monsengwo, déplorant « des morts,
des arrestations des prêtres, des religieuses et de plusieurs laïcs, des
vols et des extorsions des biens des citoyens ».
Black-out forcé
Ce discours fait écho à celui du pape François, qui a appelé dès le 21 janvier à « prier pour le Congo », mais aussi à la demande du secrétaire général des Nations-unies, Antonio Guterres, qui
réclame des « enquêtes crédibles » afin que les responsables de
violences soient « traduits en justice ». Antonio Guterres a également
« exhorté les forces de sécurité congolaises à faire preuve de retenue »
et en « appelé également au plein respect des lieux de culte ».
En
amont de ces marches, le 20 janvier des barrières avaient été
installées dans le centre-ville de Kinshasa. Les autorités ont
également « instruit » les opérateurs de couper l’accès à internet dans
la nuit du 20 au 21 janvier, a indiqué à l’AFP un responsable d’une
société de télécommunication.
La coupure a été effective autour de minuit. Internet a été
rétabli mardi 23 janvier au soir. Les messageries sur les réseaux
sociaux ont repris en soirée, après les échanges de SMS. Depuis le
rétablissement des réseaux, de nombreuses images de la répression du 21
janvier déferlent sur les réseaux sociaux – sans qu’il soit toujours
possible d’authentifier leur provenance.
Source:Jeune Afrique